Vive
Un poisson vénéneux
Vive est la douleur du baigneur malchanceux qui a posé le pied sur le dos de ce poisson.
Sous le terme vive (famille des Trachinidae) , on trouve 9 espèces, notamment la grande vive (Trachinus draco) et la petite vive (Echiichthys vipera.Syn. Trachinus vipera), qui ont comme point commun une épine dorsale vénéneuse.
Portrait de la vive
Ce poisson vivant, surtout dans le sable des côtes, dont le nom vient de « wivre » (vouivre ou serpent fabuleux) et du latin vipera (vipère) a été surnommé « épine de Judas ». En Belgique, il est appelé « dragon marin »
La petite vive (Echiichthys vipera) dépasse très rarement les 15 cm de long. Cette vive est la plus dangereuse en Europe, car son venin est très toxique et ce poisson est très fréquent sur nos côtes, particulièrement en période estivale.
La Grande vive (Trachinus draco) mesure 25 à 30 cm en moyenne et jusqu'à environ 50 cm pour les mâles. Elle possède quatre épines situées par paires en avant et au-dessus des orbites alors que la petite vive n'en possède pas.
Pour survivre, la vive s’enfonce dans le sable. Au cours de cette étape critique, la vive repose sur le ventre, ses grands yeux affleurant la surface de la grève et le corps aux trois quarts enfoui dans le sable. Grande vive. Trachinus draco. © dinosoria.com
Grande chasseuse de petits mollusques, de petits poissons et de jeunes crustacés, la vive est un poisson côtier qui s’échoue volontiers à marée basse sur les grèves de l’Atlantique, de la mer du Nord, de la Baltique et de la Méditerranée.
Un piège dangereux
Enfouie dans le sable, seul dépasse son dos brunâtre. Le piège est alors prêt à fonctionner au moindre contact
La seconde nageoire dorsale est aussi longue et molle qu’inoffensive. Le piège se situe au niveau des deux épines qui prolongent comme des éperons chacun des deux opercules.
D’autre part, quand le pied s’enfonce sur le poisson, la première nageoire se redresse. Elle est située à environ 8 cm de la tête.
Le long de certains rayons s’ouvre une fine rainure par laquelle s’écoule un dangereux venin.
Trachinus draco. La vive se camoufle parfaitement dans le sable. © dinosoria.com
Au XVIe siècle, pour rendre indolore la piqure d'une vive, on recommandait de piquer plusieurs fois avec l'épine responsable la partie atteinte.
Il existait de nombreuses superstitions autour de ce poisson ; outre certaines conjurations censées apaiser la douleur, des remèdes étaient préconisés. Par exemple, on pouvait tuer le poisson puis écraser son fiel, ses tripes ou son cerveau sur la blessure.
Les effets de la piqûre d’une vive
On peut ressentir de très violentes douleurs plusieurs années après avoir marché sur une vive. C’est un poison pour le sang. Il peut progressivement paralyser le pied, puis la jambe et aller jusqu’à provoquer des troubles cardiaques et respiratoires.
La piqure d'une vive peut laisser des séquelles pendant longtemps. © dinosoria.com
Même mort ce poisson reste dangereux. De ce fait, les cuisiniers qui s’en servent pour préparer la bouillabaisse doivent également prendre de grandes précautions.
Le traitement consiste à tremper le membre atteint dans l'eau chaude à 40°C pendant 20 minutes ou d'approcher le bout incandescent d'une cigarette pendant 3 minutes, le venin étant détruit par la chaleur.
Classification: Animalia. Chordata. Actinopterygii. Perciformes. Trachinidae
V.Battaglia (10.2005). M.à.J 07.2012
Références
Echiichthys vipera sur FishBase
Ocean Biogeographic Information
Echiichthys vipera . Nomenclature ITIS
P. Sebillot, Le folklore de France, 1904-1906
Revue des traditions populaires, 1886