Une statue en plâtre représentant Jésus-Christ se met à saigner. Un tableau de la Vierge laisse couler de vraies larmes. De tels phénomènes sont bien réels. On pense immédiatement à des trucages. De nos jours, personne ne veut croire que de telles choses puissent se produire. On considère les « miracles » comme des superstitions révolues issues du Moyen Âge.
Pourtant, après étude, la vérité sur les statues qui pleurent semble assez surprenante. De véritables preuves existent mais la réalité n’est peut-être pas celle que l’on attendait.
Du sang et des larmes
En juillet 1966, à Londres, un crucifix répandit des larmes pendant trente jours.
En avril 1975, Mrs Anne Poore était en train de prier dans l’église de Boothwynen, en Pennsylvanie, quand elle vit un spectacle incroyable :
« Soudain, je levai les yeux vers la statue du Christ, et mon cœur cessa de battre. Deux gouttes de sang, rouges comme des rubis, venaient d’apparaître sur les blessures des mains de la statue en plâtre. »
Le Christ de l'église de Pennsylvanie (Photo © Religious News Service Photo)
En janvier 1981, une statue de la Vierge Marie, à Caltanisetta, en Sicile, commença à saigner de la joue droite, après avoir pleuré en 1974.
La Madone de Caltanisetta (Photo © Religious News Service Photo)
Les exemples sont trop nombreux pour être tous cités.
Etude des phénomènes
Dans les années 50, le physicien italien
Piero Casoli se lança dans une longue étude
sur les madones qui pleurent.
Il en arriva à la conclusion que ces phénomènes
se produisaient en moyenne deux fois par an dans
la seule Italie.
Le Fortean Times britannique a pu faire état
de multiples cas du genre dans de nombreux pays
et à toutes les époques.
Le Christ de l'église Saint-Ignace, à Rome, qui a saigné en 1959 (Photo © UPI, New York)
Le 16 mars 1960, un portrait de la Vierge Marie
commença à pleurer derrière
son cadre de verre. Cette madone appartenait à
Mrs Pagora Catsounis de New York. Le père
Papadeas, de l’église orthodoxe grecque,
fut également témoin des faits quand
il arriva au domicile de cette dame.
Par la suite, une autre madone qui se mit à
pleurer, fit son apparition dans la même
famille. Des échantillons du liquide furent
analysés et il s’avéra qu’il
ne s’agissait pas de larmes humaines.
On échangea le tableau mais, lui aussi,
se mit à pleurer.
L'archevêque Takovos, chef de l'église orthodoxe grecque des Etats-Unis, examine la madone des Catsounis (Photo © Religious News Service Photo)
Raymond Bayles commença alors son enquête.
Une étude minutieuse du tableau révéla
la présence de taches au-dessous des yeux,
constituées de particules cristallisées
de quelque chose ressemblant à du sérum.
Ces cristaux, accumulés et secs, ne bougeaient
pas.
Lorsque Bayles examina le tableau une seconde fois, les larmes étaient toujours au même endroit. Il ne trouva aucun trou d’aiguilles, ni aucune autre ouverture par lequel du liquide aurait pu être introduit.
Au cours d’une visite, une femme s’écria devant Bayles et un ami, qu’une larme coulait sur le tableau. Quelques personnes présentes se déclarèrent aussitôt convaincues que c’était le cas. Mais les deux hommes ne virent rien.
Une autre image de la Vierge qui a répandu une sorte d'huile, toujours chez les Catsounis (Photo © Poperfoto)
Bayles déclara qu’il était convaincu qu’il s’agissait d’une « hallucination collective ».
Le cas de la statue de Mrs Poore est très
différent. Cette statue en plâtre
du Christ saigne tous les vendredis et jours saints
depuis 1975.
Elle a été placée dans une
église de Pennsylvanie et placée
à 3 m au-dessus de l’autel.
Le pasteur de l’église rapporta
: »Elle a parfois saigné pendant
quatre heures. J’ai vu les paumes des mains
parfaitement sèches, puis quelques minutes
après, j’ai observé quelques
gouttelettes de sang s’écoulant des
stigmates.
Le sang ne coule jamais au-delà de la statue
dont le vêtement est maintenant incrusté
de sang séché. »
Un Christ en croix vieux de 300 ans s'est mis à saigner en 1968 au Brésil (Photo © Pictorial Parade Inc)
Le Docteur Joseph Rovito, un médecin respecté
de Philadelphie, mena sa propre enquête.
Passée aux rayons X, la statue ne révéla
aucune trace d’un réservoir quelconque,
ni aucun autre mécanisme frauduleux, mais
les tests sanguins n’aboutirent pas à
grand-chose.
Bien que le sang ainsi identifié fût
incontestablement du sang humain, le faible nombre
de globules rouges qu’il contenait indiquait
que le sang était très ancien.
Pourtant, le sang coulait sur une longue distance
avant de se coaguler ce qui indique qu’il
s’agissait de sang frais.
Le problème c’est que le sang frais
contient des millions de globules rouges. Sa conclusion
fut la suivante :
« Ce sang est tellement ancien que nous ne pouvons en déterminer le groupe sanguin. »
Miracle ou phénomène psychique ?
Une fois la fraude écartée, on est bien obligée de se demander comment du sang ou des larmes peuvent apparaître sur une statue ou un tableau.
D’après les études, il semble que ces phénomènes ne se produisent pas au hasard. Il y a une certaine logique qui suggère que le phénomène est le fait d’une intelligence.
Par exemple, en septembre 1911, le portrait du
Christ, placé dans l’église
de Mirebeau, en France, s’est couvert de
traces sanglantes.
Ce phénomène s’est arrêté
à la mort du prêtre de l’église.
On peut donc en déduire que le phénomène
était lié à sa personnalité. Photos du phénomène
ci-dessous (Photos © Fortean Picture Library).
De même, l'absence de hasard est évidente dans le phénomène qui a touché une statue de sainte Anne en 1954. Les doigts de cette statue se sont mis à saigner après que le propriétaire de l'objet les eut brisés par accident.
Statue de saint Anne (Photo © J.L Charmet)
Main de la statue ensanglantée (Photo © J.L Charmet)
Certains parapsychologues ont avancé l’hypothèse plausible de la télékinésie. Selon le parapsychologue D. Scott Rogo, ce type de pouvoir ne serait pas exceptionnel. Nous disposerions tous de telles capacités à causer des modifications dans notre environnement en y projetant des émotions violemment ressenties ou réprimées.
Ce type de projection paranormale prend en général deux formes :
- Les phénomènes religieux
- Les troubles liés à l’activité d’esprits frappeurs ou autres
D’après les spécialistes, les faits suggèrent un phénomène de déplacement à distance des liquides. Mais d’où proviennent-ils ?
Nul n’est en mesure de répondre à cette question pour le moment. La seule chose qui en ressort c’est que contrairement aux manifestations d’esprits frappeurs, l’extase religieuse a une action bienfaisante et non destructrice.
V.Battaglia (25.04.2006)
Bibliographie principale
Inexpliqué, p. 1209 à 1213