Raton laveur Très lié au folklore nord-américain, le raton laveur est un animal identifiable à son masque facial qui le fait ressembler à Zorro. La ressemblance est d’autant plus amusante que le raton laveur est connu et redouté pour ses raids dévastateurs dans les poulaillers ou les vergers. Procyon, qui désigne les différents ratons laveurs, signifie en latin « avant le chien » car ces animaux sont apparus sur Terre bien avant les Canidés. Le raton laveur doit sa renommée à sa grande dextérité pour saisir les aliments et surtout à son habitude de les « laver » avant de les consommer d’où son nom commun, mais également son nom latin car « lotor » signifie « le laveur ».
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La nomenclature traditionnelle répartie les ratons laveurs en 3 espèces et 26 sous-espèces.
Jeune raton laveur nord-américain. By Michaël Scheltgen . (CC BY-SA 3.0) Cependant, certains auteurs considèrent que les ratons laveurs insulaires sont des espèces à part entière et prennent en compte 7 espèces :
Le raton laveur commun vit du sud du Canada jusqu’au Mexique. Il a été introduit dans certaines régions d’Asie et en Europe où il s’est très bien adapté. Raton laveur photographié en Suisse. By Le Chat Machine . (CC BY-NC-ND 3.0) Cet animal s’adapte à tous les environnements du moment qu’il a accès à un point d’eau. Il survit aussi bien sous des latitudes tropicales que froides. Raton laveur qui fait les poubelles à Vancouver. By LexnGen . (CC BY-NC-ND 3.0) En principe, il apprécie les régions forestières car il peut construire son repaire dans les arbres et surtout y trouver refuge.
Le raton laveur porte autour des yeux un masque noir caractéristique, encadré de blanc, qui lui donne l’allure d’un petit bandit. Raton laveur qui prend la pose dans un square américain. © dinosoria.com La femelle est plus petite que le mâle. Le poids moyen est de 6 kg mais certains individus peuvent dépasser 20 kg. C’est notamment le cas dans les régions les plus froides car ils amassent plus de graisse. Les pattes antérieures sont très agiles et habiles. On compte 5 orteils à chaque pied équipés de griffes acérées non rétractiles. Le raton laveur est un hable grimpeur. By Octoferret . (CC BY-NC-ND 3.0) C’est un habile grimpeur, capable d’aller dénicher des fruits, des insectes ou des oiseaux dans les arbres. Il possède un odorat développé et une bonne vue, surtout la nuit. Nocturne, cet animal est rarement très actif la journée. Bien que classé dans l’ordre des Carnivores, le raton laveur est en fait omnivore.
Selon des études scientifiques, le raton laveur ne lave pas ce qu’il consomme. Le fait de mouiller ses doigts intensifie le sens tactile de ses membres antérieures. Raton laveur en train de pêcher. © dinosoria.com C’est un opportuniste qui mange tout ce qu’il trouve dans son environnement : végétaux, invertébrés, fruits, céréales, détritus, insectes, petits rongeurs, poissons, écrevisses, œufs … Dans certains Etats américains, il est détesté par les agriculteurs car il pille les champs de maïs dont il est friand.
Il dort une grande partie de la journée et s’active la nuit en quête de nourriture. Pendant les périodes de grands froids, notamment dans les régions septentrionales du Canada et des Etats-Unis, après s’être gavé d’aliments pendant l’automne, il se réfugie dans une tanière et se plonge dans un long sommeil. Il n’hiberne pas dans le sens strict du terme car son métabolisme et sa température corporelle demeurent stables. Les arbres sont un bon refuge pour dormir. By Lovecatz . (CC BY-SA 3.0) Survivant grâce à ses réserves de graisse, il peut néanmoins perdre jusqu’à 50% de son poids durant l’hiver. Ce n’est pas un grand bâtisseur. Il utilise les cavités existantes dans les creux des arbres ou au sol. La journée, le raton laveur dort. By My Angel G . (CC BY-SA 3.0) C’est un bon nageur qui n’hésite pas à plonger dans l’eau quand un crustacé, un poisson ou un serpent se trouve à trop grande distance du rivage. En dehors des périodes de reproduction, le raton laveur est solitaire et sédentaire. Son domaine vital est très variable en fonction du biotope. Il n’apprécie pas particulièrement la présence de ses congénères. En cas de rencontre, deux mâles peuvent s’intimider. Ils se défient en grognant ou en montrant les dents. Le raton laveur est habile de ses mains. By Kildall fotografi . (CC BY-NC-ND 3.0) En zone urbaine, la répartition semble s’effectuer selon le sexe. La ville de Washington, par exemple, abrite une grande communauté de ratons laveurs dont la structure sociale est bien établie. Cette communauté évite l’homme en sortant la nuit. Certaines personnes ont adopté comme animal de compagnie un raton laveur. Plutôt docile, étant jeune, il peut devenir très dévastateur en vieillissant.
Juste avant le début du printemps, le mâle se met en quête d’une ou plusieurs partenaires. Il peut parcourir de grandes distances pour s’accoupler. Deux jeunes ratons laveurs. By Auberon . (CC BY-NC-ND 3.0) Après une gestation de 63 à 65 jours, la femelle met au monde de 3 à 7 petits. Pesant en moyenne 80 grammes, les bébés sont aveugles à la naissance. Ils ouvrent les yeux à partir du 20e jour environ et sont sevrés au bout de 70 jours. Très précoces, les femelles atteignent leur maturité sexuelle avant l’âge d’un an et vers deux ans pour les mâles. Leur espérance de vie moyenne en liberté est de 5 ans bien qu’ils puissent vivre au-delà de 15 ans. Jeune raton laveur. La mère est en arrière-plan. By Losgofres . (CC BY-NC-ND 3.0) Leurs principaux prédateurs sont, outre l’homme, le coyote, les rapaces, le puma, le lynx et les serpents pour les nouveau-nés.
La longévité du raton laveur est écourtée à cause de la chasse, du piégeage, des rigueurs de l’hiver et de la circulation automobile. Le raton laveur a été l’objet d’un véritable massacre en Amérique du Nord jusque dans les années 1970. Vers 1930, 300 000 animaux étaient encore tués chaque année. Les peaux étaient exportées vers le Canada et l’Europe. By Aaron Edwards . (CC BY-NC-ND 3.0) Mais, le raton laveur commun est coriace. Il se reproduit vite et sait déjouer de nombreux pièges. De ce fait, sa population reste vivace et n’est pas en danger. L’autre problème qui se pose est la propagation de la rage dont le raton laveur est le principal vecteur dans les zones urbaines américaines. En Europe, la population est en nette augmentation. On doit aujourd’hui effectuer un contrôle des populations, notamment en Suisse, en Allemagne et en France, pour éviter une trop forte progression des effectifs. Les ratons laveurs insulaires sont beaucoup plus menacés. Les populations installées sur ces îles sont assez petites et très isolées donc beaucoup plus fragiles. Classification: Animalia. Vertebrata. Mammalia. Carnivora. Procyonidae. Procyon V.Battaglia (06.02.2008) Références principales Le raton laveur. Collection Marshall Cavendish 1994 |