C’est dans la tribu des Quraych, au sein du clan hachémite (ou Hachim), en Arabie, qu’est né Mohammed (Muhammad en arabe) connu sous le nom de Mahomet en Occident vers 570 de notre ère.
Au début du VIIe siècle, le prophète arabe va fonder l’islam, religion qui va connaître une expansion mondiale sans précédent dans l’histoire.
À peine 30 ans après la mort de Mohammed, les Bédouins déferlent sur la Syrie, l’Égypte ou la Mésopotamie.
Ils suivent alors à la lettre le verset du Coran qui dit : » Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au Dernier Jour. Tuez-les partout où vous les atteindrez ! Expulsez-les d’où ils vous ont expulsés ! Telle est la récompense des Infidèles. »
Mohammed n’a-t-il pas promis aussi que tout combattant mort à la bataille est assuré d’entrer au paradis ?
Peut-être est-ce cette certitude qui a permis à de simples tribus pauvres de se transformer en cavaliers émérites et en militaires de génie.
Mise au point sur le nom du Prophète
En Occident, le Prophète est connu sous le nom de Mahomet. Cependant, il s'avère que le vrai nom est Mohammed qui signifie en arabe "Le loué, le béni, ou le digne".
Je laisse d'ailleurs à Mr. Vic et Mr. Miftah qui gèrent le site myjanaty.com le soin de nous expliquer la véritable signification du nom du prophète.
Mahomed (ma hommid) en arabe, ça signifie celui qui n'est pas béni.
Hummid (ou Hommid), plus exactement Hummida, est le verbe Hammada "louer" à la forme passive du passé et à la troisième personne du singulier. Hummida veut donc dire "il a été loué".
Si on met la négation mâ devant, cela donne "il n'a pas été loué".
On voit tout de suite que ce mâ Hummida est ridicule. Pourquoi devrait-on appeler quelqu'un "il n'a pas été loué" et pas "il n'est pas loué" tout simplement ?
Alors qu'en Arabe, langue dans laquelle a été révélé le Coran, Mohammed signifie "Le loué, le béni, ou le digne de louanges", les Occidentaux ont transformé le nom en Mahomet (ma hommid) signifiant exactement le contraire (celui qui n'est pas béni) ou encore en "Mahound", prince des ténèbres, autre nom du diable"
Toutes les personnes qui choisissent le prénom Mohammad ou Mohammed pour leurs fils, le font par honneur, et jamais Mahomed.
L’Arabie avant l’islam
A l’aube de l’islam, à l’époque
de la Jahiliya « l’Ignorance »,
l’Arabie est une terre aride prise entre
la mer Rouge et l’océan Indien.
Peuplée essentiellement de Bédouins
nomades, cette terre est devenue le point de passage
terrestre des caravanes qui acheminent l’encens
de l’Inde, la soie de Chine et les denrées
de luxe.
Les Arabes étaient alors polythéistes. Superstitieux, ils redoutaient les « djinns », les esprits diaboliques et adoraient les idoles.
L’anarchie régnait en Arabie, appelée l’île des Arabes (Jazirat al Arab). Les tribus, non unifiées, s’organisaient autour d’un code de l’honneur mais s’affrontaient également régulièrement.
La Mecque était un centre religieux polythéiste où Bédouins et commerçants venaient adorer Allah, le dieu créateur de l’univers mais également d’autres divinités, ayant forme humaine ou animale.
La Grande Mosquée de Kairouan, en Tunisie, fondée en 670. Elle fut reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles. By mamnaimie. (CC BY-SA 3.0)
Le nom d’Allah vient de al-Ilah, qui signifie le Dieu ; bien avant l’Islam, il paraît avoir désigné le dieu suprême à La Mecque. Dans la pensée islamique, Allah est le maître du monde et de la vie, bienfaiteur et miséricordieux mais aussi juge qui rendra au jour du Jugement à chacun selon ses œuvres.
Mohammed, le prophète
C’est dans ce contexte que naît Mohammed vers 570. Il appartient à la puissante tribu des Quraych (requins, en arabe), qui a conquis la Mecque au Ve siècle. Cependant, bien qu’appartenant à la tribu dirigeante qui dirige la Mecque, Mohammed est issu du clan hachémite, le plus pauvre de la tribu.
Mohammed dont la tête est surmontée d'une flamme. Le Coran interdit de reproduire la figure humaine. C'est tardivement et hors du monde arabe que furent réalisées les premières représentations du Prophète (Musée de Topkapi, Istanbul)
Il est le fils d’Abd Allah « Serviteur de Dieu », mort avant sa naissance. Il n’a que six ans quand il perd sa mère. Il est recueilli par son oncle et est élevé avec Ali, cousin et futur gendre de Mohammed.
Son enfance se passe dans la pauvreté. Caravanier, il effectue de nombreux voyages. C’est au cours de ces voyages qu’il fait connaissance avec d’autres peuples adeptes d’autres croyances. Il rencontre des monothéistes, notamment des chrétiens et des juifs.
Les premiers disciples de Mohammed (Manuscrit turc du XVIe siècle)
Il devient conducteur de caravane au service
d’une femme, Khadija, riche veuve de 15
ans son aînée.
Il l’épouse peu après. Mohammed,
qu’on appelle alors le Fidèle (al-Amine)
dans sa tribu, a 25 ans.
Khadija jouera un rôle très important
dans la vie du Prophète, en le déchargeant
notamment des soucis du quotidien. Elle lui donnera
trois fils (morts en bas âge) et quatre
filles (dont Fatima).
Mohammed restera fidèle et monogame à sa première épouse qui décèdera en 619.
L’isolement et la méditation
Mohammed a pris l’habitude de se retirer dans une caverne du mont Hira, près de la Mecque, où il pratique la méditation.
C’est là, à partir de 610,
qu’il connaît le début de sa
vie spirituelle. Il y connaît également
ses premières révélations
divines.
Au cours de sa retraite, il entend une voix qui
lui ordonne de « parler au nom de ton Seigneur
qui t’a créé ».
Puis, il voit apparaître l’archange
Gabriel (Djabraïl) qui lui commande de «
réciter » les messages qui lui sont
transmis.
« Ô toi couvert d’un manteau ! Lèves-toi et avertis ton Seigneur, glorifie-le ! » (Coran, 74-V.1,2).
Encouragé par sa femme, il entame alors sa prédication dans l’hostilité générale. La nature prophétique de Mohammed et de son message est attestée par le fait qu’il ne savait ni lire ni écrire et qu’il n’a jamais manqué de faire la distinction entre les révélations qu’il transmettait et ses propres pensées d’homme.
En effet, les riches et les notables craignent
cet homme dont les discours menacent leurs privilèges.
Malgré tout, Mohammed arrive à regrouper
autour de lui un noyau de compagnons issus de
souches modestes, dont sa femme, son cousin Ali
et son fils adoptif Saïd, un esclave chrétien.
Mohammed et les prophètes qui, selon le Coran, sont des hommes désignés par Dieu pour transmettre le message. Les miniaturistes persans et turcs oseront représenter Mohammed à visage découvert (Manuscrit persan, Bibliothèque nationale, Paris)
Mohammed devient le Prophète (al-Nabi), l’Envoyé (al-Rassoul), l’Annonciateur (al-Moubacher).
C’est ainsi que cette nouvelle religion monothéiste, l’islam « soumission à la volonté de Dieu », commence à se répandre.
Proclamant avec force l’unicité
de Dieu, il finit par inquiéter les Mecquois
qui craignent d’être ruinés
par la condamnation des idoles et la disparition
des pèlerins.
Ils se mettent alors à le persécuter.
Le nouveau chef du clan des Hachémites
lui retire sa protection, de sorte qu’on
peut dès lors l’assassiner impunément.
Les premières conversions à l’islam
Les musulmans, (muslimun, « ceux qui remettent leur âme à Dieu »), subissent des vexations. En 622, Mohammed émigre avec ses compagnons, près de 200, vers une ville située à 400 km de la Mecque, Yathrib, qui deviendra la ville du Prophète (medinat al-Nabi), la future Médine.
L’émigration vers Médine marque le début de l’hégire c’est-à-dire l’ère islamique.
V.Battaglia (04.05.2006). M.à.J 07.2009
Références et liens
Mahomet, la naissance de l’islam, éditions Larousse 1994. Atlas des Religions, Plon Mame 2005