Montagne PeléeSaint-Pierre détruit par le volcan (Martinique)Le 8 mai 1902, à 7h50, le volcan de la
montagne Pelée émet une énorme
détonation et réveille les habitants
de Saint-Pierre, en Martinique. |
La montagne Pelée L’île de la Martinique, dans les Antilles, fait partie
d’un arc volcanique formé par la subduction du fond
de l’Atlantique qui s’enfonce vers l’ouest sous
les îles. La montagne Pelée actuellement. By Dave Cross . (CC BY-NC-ND 3.0) La montagne Pelée est un volcan qui se situe à l’extrémité nord de l’île. Une nuée ardente mortelle Le 8 mai 1902, à 7 heures du matin, les grondements de la
montagne Pelée sont effrayants. Une masse de poussière
noire s’abat sur la ville et aveugle les habitants. Soudain,
l’obscurité la plus complète enveloppe la rade. La nuée ardente de 1902. (DP) Les effets de la convulsion se font sentir jusqu’à Fort-de-France, ville distante de 26 km à vol d’oiseau. La pluie de cendres brûlantes dure environ un quart d’heure. Les bateaux qui sont dans le port chavirent, retournés par les vagues qui sont le contrecoup de l’explosion. Dans la ville, des familles entières périssent autour
de la table du petit déjeuner. On retrouvera leurs corps
figés. Saint-Pierre après le drame. (DP) Partout des incendies se déclarent et s’étendent rapidement à l’ensemble de la ville. Ils achèvent de détruire les maisons épargnées par les retombées incandescentes. Le terme « nuée ardente » a été
proposé par le vulcanologue Albert Lacroix. Il décrit
« une émulsion de matériaux solides dans un
mélange de vapeur d’eau et de gaz à haute température
». Une véritable catastrophe humaine En temps normal, Saint-Pierre compte 20 000 habitants. Mais, en
ce 8 mai, ce sont 30 000 personnes qui sont entassées dans
la ville. Le lendemain de la catastrophe, les sauveteurs ne retrouvent que deux rescapés : un prisonnier à l’abri dans sa cellule et un cordonnier enfermé dans son échoppe. Le cachot Cyparis est devenu un lieu touristique. By Laurence Finn . (CC BY-NC-ND 3.0) La responsabilité des autorités La responsabilité des autorités dans la catastrophe
est considérable. L’explosion du 8 mai était
tout à fait prévisible. Dans les jours qui suivent, l’activité volcanique s’intensifie avec des détonations de plus en plus violentes. Il y a une forte odeur de souffre ; de plus, une véritable pluie de cendres tombe en permanence sur Saint-Pierre. Le volcan émet une telle quantité de gaz et de cendres que les animaux meurent asphyxiés dans les rues de Saint-Pierre. Ruines de l'église de Saint-Pierre. By Laurence Finn . (CC BY-NC-ND 3.0) Malgré tous ces signes annonciateurs, personne n’ordonne d’évacuer la ville. Une vague enquête est menée qui conclue à l’absence de tout danger. En vérité, des élections doivent avoir lieu. L’évacuation de la ville obligerait les autorités à repousser ces élections. Ce report entraînerait un coût considérable et de nombreux tracas administratifs. L’éruption s’est poursuivie après la date fatidique pendant plus d’un an. Le 30 août 1902, une nouvelle « nuée ardente » dépasse en intensité celle du 8 mai. Elle dévaste une superficie deux fois plus grande et tue encore 1 000 personnes dans le village de Morne Rouge. Saint-Pierre . By BionicGrrrl . (Site de l'auteur) . (CC BY-NC-ND 3.0) Au total, une soixantaine de nuées, d’intensités variables, sont émises entre 1902 et 1903. Le neck s’est progressivement écroulé et le
volcan a grossit tranquillement en amassant de l’énergie
pour l’éruption suivante. V.Battaglia (26.12.2005) Références Volcano, Colin Baxter. Grantown-on Spey, PH 26 3NA, Scotland 2000 |