Le Mont-Saint-Michel Site naturel mais aussi religieux, parmi les
plus célèbres du monde, le Mont-Saint-Michel,
se dresse entre terre, mer et ciel. C’est
au prix d’une prouesse humaine exceptionnelle,
que fut érigée, sur un petit îlot
granitique de 78 mètres de haut et de 900
mètres de pourtour, la grande abbaye fortifiée.
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Des ermites chrétiens, installés dès le VIe siècle sur ce qui était alors le « mont Tombe », y auraient construits deux chapelles, à l’endroit même où de lointaines traditions situaient la présence d’un édifice mégalithique consacré à un culte local. Puis, par une nuit de l’an 708, l’apparition
de Saint Michel à Aubert, évêque
d’Avranches, sera à l’origine de
la construction du premier oratoire. En 966, à la demande du Duc de Normandie, une communauté de bénédictins s'établit sur le rocher. Pendant huit siècles ils ne vont cesser de construire, d'agrandir, d'embellir leur Abbaye à tel point qu'elle prendra dès le 13°siècle son nom de "Merveille".
C’est en 1023 que débute la campagne de construction de l’église romane. Cette église a été érigée entre 1023 et 1085. Pour réaliser l’ensemble des bâtiments
abbatiaux, les moines firent largement appel à
l’extérieur.
Nef de l'abbatiale, XIe siècle Dès les origines, les pèlerinages prennent
de l’ampleur. Les pèlerins contribuent
par leurs offrandes à la prospérité
du monastère. Depuis les origines, une série de catastrophes émaille la vie de l’abbaye : un incendie se déclare en 922, et les parties hautes de la nef de l’église abbatiale s’écroulent en 1103. Le monastère est ravagé en 1203 par le feu : sa reconstruction donnera naissance à la Merveille.
Abbaye du Mont-Saint-Michel, réfectoire. XIIIe siècle La célébration du millénaire monastique en 1966 a précédé l'installation d'une communauté religieuse dans l'ancien logis abbatial perpétuant la vocation première de ce lieu ; la Prière et l'Accueil.
A partir de la guerre de Cent Ans, l’abbaye
abrite en permanence une garnison pour laquelle une
tour est construite. Grâce à ces dispositions, le Mont résistera à tous les assauts des Anglais, devenant le symbole de la victoire française à la fin du conflit.
En reconnaissance, Louis XI y effectuera trois pèlerinages de 1462 à 1473. Il transformera au passage une partie de l’abbaye en prison. Avec la décadence de la vie monastique, le monument ne cessera de se dégrader. Prison d’Etat de 1793 à 1863 puis monument historique en 1874, il sera restauré dans le premier quart du 19e siècle. La digue d’accès au Mont a été réalisée entre 1877 et 1879. L’installation d’un tramway à vapeur sur la digue développa le tourisme. Depuis, l’afflux des touristes n’a cessé de croître. Il y avait annuellement 100 000 visiteurs en 1910 ; aujourd’hui, inscrit au "Patrimoine Mondial" par l'Unesco, ce haut lieu touristique reçoit aujourd'hui plus de trois millions de visiteurs par an.
Le Mont-Saint-Michel vers 1910-1920 Outre la visite de l’Abbaye, les touristes peuvent déambuler dans les rues de la petite cité. Les venelles sont moyenâgeuses et escarpées.
Aujourd'hui, sur les cinq cents kilomètres carrés de la baie, les activités humaines côtoient une nature encore sauvage. 5 000 tonnes d'huîtres creuses, et cinq fois moins d'huîtres plates, y sont produites chaque année. 10 000 tonnes de moules par an grandissent sur 270 km de pieux de chênes, appelés bouchots. La baie se situant sur l'un des grands axes de passage migratoire, elle constitue un véritable carrefour international pour les oiseaux. L'oie cendrée y fait une halte, la macreuse noire y passe l'hiver et mue.
Au large, de petits groupes de grands dauphins et le dauphin de Risso chassent quelquefois. Une dizaine de phoques vient chaque année allaiter leurs petits et prendre des bains de soleils. Le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel est l'une des plus importantes opérations d'aménagement du territoire des prochaines années.
Rattaché au continent par la digue-route,
le Mont souffre du mal des sables et des voitures.
Pour chasser alluvions et automobiles, de gigantesques
travaux sont prévus. Cinq ans de travaux sont prévus pour un coût de 134 millions d'euros. V.Battaglia (03.01.2006) Lien Un dossier complet consacré au Mont-Saint-Michel par Ouest-france |