La méduse est un animal unique en son genre, qui ne ressemble même pas à ses cousins les plus proches : les coraux et les anémones de mer.
Le contact est l’une des armes de chasse les plus anciennes au sein du règne animal. La méduse s’en sert très bien et sa caresse peut être fatale.
Il y a 600 millions d’années, les méduses peuplaient déjà les océans. Aujourd’hui, il en existe environ 4 000 espèces.
La méduse est un animal qu’il vaut mieux éviter. Malheureusement, leur aspect « translucide » les rend souvent invisibles ce qui peut provoquer des drames.
Méduse, Anémone de mer et corail
La méduse appartient à l'embranchement
des cnidaires. La classe des cnidaires se compose
de 3 sous-classes : les scyphozoaires, les hydrozoaires
et les anthozoaires.
Les « méduses vraies » (grandes
méduses) font partie des scyphozoaires. Il
en existe environ 200 espèces.
La méduse appartient à l'embranchement des cnidaires.. By cursedthing
Quel rapport existe-t-il entre une méduse, une anémone de mer et le corail ? Tous font partie des cnidaires qui sont caractérisés par la possession de cellules urticantes (ou nématocystes). Ils présentent une symétrie radiaire c’est-à-dire qu’ils n’ont pas d’avant, ni d’arrière. La paroi de leurs corps n’est constituée que de deux couches de cellules au lieu de trois chez les autres animaux.
Mais, la clef de l’énigme sur la relation
entre méduses et coraux réside en partie
chez les hydres d’eau douce actuelle (ou hydrozaires).
Ils montrent, au cours de leur cycle reproducteur,
une alternance régulière de générations
entre une forme libre (la méduse) et une forme
fixée (le polype).
La méduse peut être dangereuse. By Mozo Man
Chez les méduses (ou scyphozoaires), c’est le stade libre qui domine. Chez les coraux (ou anthozoaires), c’est le stade fixé.
Les cnidaires posent donc un problème : qui du polype ou de la méduse est apparu le premier ?
Les méduses peuvent prendre des formes surprenantes. By ^riza^
Les paléontologues ne peuvent pour l’instant qu’émettre des hypothèses puisque des représentants des hydrozoaires, des scyphozoaires et des anthozoaires seraient présents simultanément au Précambrien terminal, vers 600 millions d’années, dans les faunes d’Ediacara, ce qui suggère une longue évolution auparavant.
Caractéristiques de la méduse
La méduse est un invertébré
au toucher gélatineux dont le corps est essentiellement
formé d’un disque, appelé ombrelle.
Au milieu de ce corps, s’ouvre la bouche entourée
de bras, les bras labiaux.
Son corps, qui est une masse de gélatine, est appelé mésoglée. Il est constitué de collagène et contient environ 95% d’eau. C’est pour cette raison que lorsqu’une méduse s’échoue sur une plage, elle « fond » en quelques heures.
La méduse est un invertébré au toucher gélatineux. By coda
Du bord de l’ombrelle partent des tentacules qui portent de minuscules dards urticants. Ces dards peuvent tuer les petites crevettes et les petits poissons dont se nourrit la méduse.
La méduse n’a pas d’organes propres pour respirer. Aussi absorbe-t-elle l’oxygène par la bouche et la peau.
La méduse possède des cellules photosensibles qui lui permettent de voir.
La méduse n’a pas d’organes propres pour respirer. By Mike Johnston
Pour avancer, la méduse contracte son corps
gélatineux qui projette un jet d’eau
et la propulse.
Et pour freiner ou s’arrêter, elle redéploie
son ombrelle qui fait office de « parachute
».
Au moment de sa progression, la méduse a les
tentacules et les bras oraux allongés dans
le sens du déplacement.
Elle peut atteindre une vitesse de 55 mètres
à l’heure.
La longévité des méduses est variable selon les espèces. Aurelia aurita vit environ un an. Turritopsis nutricula est une méduse exceptionnelle qui est théoriquement immortelle.
Leur taille est également très variable.
Elle va de moins de 5 mm de diamètre pour les
hydraires à 2 ou 3 mètres de diamètre
pour les scyphozoaires.
La longueur va de quelques millimètres à
environ 40 mètres, tentacules compris.
Méduse.Cephea cephea . By TANAKA Juuyoh
Danger des méduses pour l'homme
Les méduses les plus grandes ne sont pas nécessairement les plus dangereuses. Les plus toxiques vivent dans les mers chaudes et leur piqûre peut être mortelle pour l’homme.
Une fillette de sept ans a été tuée par une méduse géante au large des côtes australiennes le dimanche 8 janvier 2006. La fillette a été aperçue par ses parents sortant précipitamment de l'eau avant de s'évanouir sur la plage d'Umagico, dans la péninsule du Cap York (Queensland). Les secours ont tenté en vain de la ranimer mais elle a été déclarée morte à son arrivée à l'hôpital.
Sa poitrine et ses jambes étaient couvertes de traces laissant à penser qu'elle a été piquée par une méduse géante.
Le principal prédateur de la méduse est la tortue marine, principalement les jeunes qui en font leur menu favori. Mais, les anémones de mer peuvent également devenir des prédatrices. Contrairement aux méduses, elles passent leur vie, ancrées à un rocher ou sur du corail. Si les méduses errent, telles des mines flottantes, les anémones de mer forment de véritables champs de mines.
Une méduse géante
La méduse à crinière de lion
(Cyanea capillata) est l’une des plus grosses
au monde. Son diamètre qui est, normalement,
de 450 mm dans le fleuve Saint-Laurent peut atteindre
2 m de diamètre.
C’est dans l’océan Arctique qu’elle
atteint ses dimensions maximales.
Méduse à crinière de lion. By Dan Hershman
On la trouve dans l’Atlantique, de l’Arctique
jusqu’au Mexique. Elle possède des centaines
de tentacules.
Ces tentacules sont pourvus de nématocystes
dont le venin est extrêmement toxique. Ces tentacules
qui peuvent mesurer 70 m de long se prennent souvent
dans les filets de pêche.
Si la cyanée est grande, elle n’est pas mortelle pour l’homme.
Cyanea capillata. By derekkeats
Ce n’est pas le cas des espèces appartenant
au groupe des cuboméduses. Certaines cuboméduses,
appelées guêpes de mer, sont extrêmement
dangereuses. Sur les côtes du nord de l’Australie
et du Sud-Est asiatique, Chiropsalmus quadrigatus et Chironex fleckeri sont de terribles tueuses.
Un nageur touché par leurs tentacules peut
mourir en quelques minutes seulement.
Mode de vie et habitat de la méduse
Les méduses dérivent au gré des courants. Elles sont solitaires bien que l’on puisse les observer dériver en groupe de plusieurs centaines de spécimens.
Peu d’espèces vivent dans les zones polaires. La plupart des espèces préfèrent les eaux tempérées ou chaudes. Beaucoup vivent en bordure des côtes à faible profondeur, comme l’Aurelia aurita, à la belle couleur diaphane et aux gonades d’un violet intense.
Les méduses dérivent au gré des courants. By brainware3000
Cependant, certaines espèces se rencontrent à 600 mètres de profondeur et même au-delà de 2 000 mètres.
Une chasseresse redoutable
La méduse ne poursuit pas sa proie. Elle n’attrape que celles qui s’aventurent dans le piège formé par ses tentacules urticants.
Elle tend simplement ses « filets » et
attend qu’une victime les touche. Les tentacules
abritent une quantité de cellules qui contiennent
un micro-harpon et un venin dans une capsule.
Dès que les cils des tentacules ont détecté
une proie, l’animal, par une contraction musculaire,
fait éclater la capsule et libère le
micro-harpon qui sert à injecter le poison.
La méduse chasse en tendant ses filets. By Cyberesque
Plus la proie se débat, plus l’étau se ressert. Il ne lui reste plus qu’à hisser sa victime jusqu’à son tube digestif où elle l’a transforme en soupe de poisson.
La capacité de digestion de la méduse est telle qu’elle peut, dit-on, commencer à digérer la tête d’un poisson alors que la queue frétille encore hors de sa bouche.
La plupart des méduses sont carnivores. By jimg944
Cette rapidité d’assimilation est due à la présence, dans l’estomac, d’enzymes protéolytiques qui dissolvent les protéines et de filaments gastriques qui en tapissent les cloisons.
La méduse est exclusivement carnivore, excepté Aurelia aurita qui, à l’âge adulte, se nourrit aussi de phytoplancton.
Certaines espèces de méduses ont une technique de chasse plus passive. Elles attendent tout simplement que le plancton tombe directement dans leur bouche grande ouverte.
Cotylorhiza tuberculata. By wrda
Certaines méduses sont redoutées par les pêcheurs de homards, ce sont les cyanées qui dévorent les larves du homard.
Les Japonais et les Chinois mangent les méduses en salade.
Reproduction de la méduse
Les méduses sont ovipares. Il n’y a
pas d’accouplement car la fécondation
est externe. Mâles et femelles émettent
leurs spermatozoïdes et ovules dans l’eau.
Ceux-ci fusionnent dans l’eau et donnent un
œuf.
La glande sexuelle de la méduse est appelée
gonade.
Chrysaora Fuscescens. By jimg944
Certaines espèces incubent leurs œufs. Dans ce cas, les bras oraux de la femelle ont de petites poches qui servent de chambres incubatrices.
De chaque œuf naît une larve, la planula, qui vit un temps dans l’eau. Ne dépassant pas un millimètre, elle se fixe sur une algue ou un rocher.
Elle commence sa transformation en polype. Le polype
finit par ressembler à une pile de minuscules
assiettes qui vont se détacher de lui.
Ces soucoupes flottantes, appelées éphyrules,
grandissent rapidement et de jeunes méduses
prennent forme.
Classification: Animalia. Metazoa. Cnidaria. Medusozoa. Scyphozoa . Coronatae
V.Battaglia (09.01.2006). M.à.J 09.2007
Méduse immortelle . Invasion des méduses . Corail . Physalie . Vive
Vidéo anémone de mer contre méduse . Une méduse géante
Références
Medusozoa . Nomenclature SITI
Alain Bergeron, Les méduses; Michel Quintin 2007
Jacqueline Goy, Les Miroirs de méduse : Biologie et mythologie. Apogée 2002