Mastaba Du mastaba à la première pyramide Dans l’Egypte antique, le culte des morts était lié au tombeau. Le mastaba était un monument funéraire réservé aux rois et aux nobles des premières dynasties.
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Si les Egyptiens ont laissé tant de monuments funéraires, c’est que pour eux la vie après la mort était bien plus importante que la vie terrestre.
Il était donc vital de les rassembler pour survivre dans l’autre monde. La personne humaine comprenait un corps auquel étaient associés plusieurs principes spirituels :
Les bas-reliefs accompagnaient le défunt dans sa nouvelle vie. © dinosoria.com Chaque homme naissait avec un ka qui le suivait durant toute son existence mortelle. Après la mort, il lui fallait prendre des dispositions pour que le ka ne le quitte pas. Selon les Egyptiens, les morts survivaient dans leurs tombes qui devenaient donc des demeures éternelles.
Les mastabas étaient plus modestes que les tombeaux royaux mais seuls les notables pouvaient se les offrir. Les plus pauvres de l’Egypte ancienne étaient enterrés dans des fosses et leurs corps privés de soins. La survie des morts dépendait de la bonne volonté des vivants. Prévoyants, les Egyptiens prirent quelques précautions afin que les vivants n’oublient pas leurs devoirs en s’appuyant sur le pouvoir des images. Des scènes de la vie quotidienne ornaient les mastabas. © dinosoria.com Une image équivalait à la réalité. On plaçait donc souvent des statues dans le serdab, une chambre du mastaba située derrière la chapelle où étaient accomplis les rites. On plaçait des objets appartenant au défunt et des statues. © dinosoria.com Le ka du défunt prenait possession de la représentation et profitait ainsi des offrandes apportées. Bas-relief d'un mastaba. By kairoinfo4u. (CC BY-NC-ND 3.0) Si les vivants ne remplissaient pas leurs devoirs en apportant des offrandes, les gravures pourvoyaient à ses besoins.
Extérieurement, le mastaba est une sorte de tumulus rectangulaire aux murs de briques crues ou de pierres taillées. Mastaba de Mérésankh III à Gizeh. By Gaspa . (CC BY-SA 3.0) . (Blog de l'auteur) C’est à Gizeh et à Saqqarah que se trouvent les mastabas les plus importants. L’un des mastabas date du règne du roi Ouadji. Entrée du complexe de Saqqarah. By Rita Willaert . (CC BY-NC-ND 3.0) Les mastabas des deux grandes nécropoles sont constitués de deux parties indépendantes :
Le caveau était aménagé à l’extrémité d’un puits qui partait du sommet du mastaba. Ce puits était comblé après l’enterrement.
Vers 2700 avant notre ère, Djeser (ou Djoser) le plus célèbre pharaon de la IIIe dynastie, se lance dans des expéditions dans le Sinaï et gouverne le pays, aidé par son vizir Imhotep. C’est à cet homme hors du commun que le pharaon demande de construire son tombeau, sur le plateau de Saqqarah, sur la rive gauche du Nil. Pyramide de Djoser. © dinosoria.com Ce projet va s’effectuer en plusieurs étapes. Imhotep décide d’utiliser des pierres pour un monument qui défiera le temps mieux que toutes les constructions de briques crues utilisées jusque là. Le caveau est revêtu de granit venu des carrières d’Assouan à 960 km de là. By kairoinfo4u. (CC BY-NC-ND 3.0) Le couloir sera ensuite bouché par un bloc de granite d’un poids de 3,5 tonnes. Cela n’a malheureusement pas empêché le pillage de la tombe. A l’origine la partie visible du tombeau n’est qu’un mastaba traditionnel. Mais Imhotep à l’idée de l’agrandir à l’est en adjoignant sous l’édifice un nouveau puits. Fausse porte. © dinosoria.com Imhotep fait surélever le tombeau en y ajoutant cinq constructions superposées, chacune plus petite que la précédente : la première pyramide est née. Mais, cette pyramide n’est pas comparable avec les célèbres pyramides à faces lisses de la IVe dynastie comme celles de Kheops ou Khephren. Pyramides de Gizeh. © dinosoria.com Imhotep fait également bâtir, autour de la pyramide, des petits temples et des chapelles. Cet ensemble, qui forme le complexe funéraire, permet au pharaon de célébrer les fêtes grâce auxquelles il règnera dans l’au-delà.
Sur le socle d’une statue, Imhotep a fait graver l’inscription suivante : »Le chancelier du roi de Basse-Egypte, le premier après le roi de Haute-Egypte, administrateur du grand palais, noble héréditaire, grand prêtre d’Héliopolis, Imhotep, constructeur, sculpteur… » Imhotep n’était pas uniquement celui qui inventa la notion de pyramide. C’était également un ministre avisé et le maître des scribes. Imhotep. © dinosoria.com Au Ier millénaire, il fut divinisé, et les Grecs, qui l’appelaient Imoutès, l’assimilèrent à Asclépios (Esculape), le dieu de la Médecine. On attribue à Imhotep un recueil « sapientiel « c’est-à-dire un livre de morale. V.Battaglia (11.11.2007) Références. Liens externes L’Egypte des premiers pharaons, l’histoire du monde, Larousse 1993 |