Déplacement des dinosaures Pendant longtemps, les dinosaures ont été représentés figés ou se déplaçant avec lenteur dans des marécages. Les nombreuses empreintes fossiles retrouvées dans le monde prouvent qu 'il n’en est rien. Les empreintes et les squelettes des dinosaures révèlent comment ils marchaient et couraient. Les pistes sont très importantes pour notre connaissance des dinosaures. Elles donnent souvent d’excellentes indications sur le mode de vie de ces animaux. Les traces fossiles ou ichnofossiles (ichno,trace) regroupent les excréments fossilisés (coprolithes), les traces de dents, les terriers ou les nids et bien sûr les empreintes de pas. Il existe une branche entière de la paléontologie, la paléoichnologie, spécialisée dans l’interprétation des empreintes de pas et des pistes fossiles. Les experts dans ce domaine sont appelés ichnologues.
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On a trouvé des empreintes de dinosaures fossilisées un peu partout dans le monde. Néanmoins, elles sont plus rares que les ossements. Les empreintes ne peuvent se fossiliser que dans des conditions très particulières. Le sol doit être moyennement mou, afin que les empreintes ne s’y dissolvent pas. Ces dernières doivent être rapidement recouvertes et protégées par des sédiments ou du sable. Empreinte d'un dinosaure théropode. © dinosoria.com La plupart des empreintes sont celles d’animaux isolés mais parfois des troupeaux entiers ont laissé leurs traces sur le sol. On appelle « piste » une série d’empreintes fossiles laissées par un dinosaure en mouvement. En étudiant ces pistes, les paléontologues peuvent donner une estimation de la vitesse de l’animal.
Comme pour les animaux vivants, les paléontologues calculent la vitesse de déplacement à partir de la longueur de l’empreinte de pied et à partir de l’intervalle qui sépare deux marques faites successivement par le même pied. Empreintes d'un dinosaure sauropode. © dinosoria.com C'est grâce au zoologue biomécanicien, Robin Mc Neill, que l’énigme masse/vitesse a trouvé ses premières réponses dans les années 70. Voici une synthèse de cette étude Les très grands sauropodes pouvaient courir à 18 km/h voire même 25 km/h. Par contre, le Diplodocus, pourtant moins lourd, s'est révélé incapable de courir à cause de son fémur peu robuste. A l'opposé, le Tricératops courrait aussi vite qu'un rhinocéros blanc soit 32 km/h. Le sprinter des carnivores est sans conteste le Velociraptor avec des pointes à 60 km/h. Tyrannosaurus semble ne pas avoir dépassé les 30 km/h soit beaucoup moins que son prédécesseur Albertosaurus qui gambadait à 40 km/h. Toutes ces études nous dressent le portrait d’animaux véloces. Velociraptor. © dinosoria.com La biomécanique a beaucoup progressé depuis et de récentes études ont apporté de nouvelles réponses. La plupart des paléontologues sont d’accord pour dire que Tyrannosaurus Rex n’était pas très rapide et ne devait pas dépasser les 25 km/h. D’après les tests effectués, Velociraptor pouvait atteindre une vitesse proche de 40 km/h. Il est peu probable qu’Albertosaurus courait plus vite que Velociraptor et les premières estimations de Robin Mc Neill ont, depuis, été largement revues à la baisse. Cependant, il faut bien souligner que toutes ces estimations ne sont pas fiables à 100%. Quels que soient nos progrès techniques, seule l’étude d’un animal vivant apporte des preuves irréfutables.
Très récemment plus de cent empreintes ont été découvertes sur la péninsule arabique, au Yémen. Vieilles de 150 millions d’années (Jurassique supérieur), ces empreintes ont été laissées par des ornithopodes, de grands sauropodes et des théropodes. C’est la première fois que l’on découvre des pistes dans cette partie du monde. Saint-Laurent-de-Trèves. Peut-être les empreintes d'un Ornithopode. (parc national des Cévennes). © dinosoria.com Les empreintes illustrent la vie de groupe des sauropodes avec des traces laissées par des adultes et d’autres par des jeunes.
En 1802, alors que le terme « dinosaure » n’existait pas encore, des empreintes de pas fossiles à trois doigts furent trouvées. Une étrange empreinte à cinq doigts découverte près de Lodève au 19 ème siècle surnommée Chirotherium (Photo prise au Musée Fleury de Lodève). © dinosoria.com Par la suite, les paléontologues purent les identifier comme étant les traces d’un théropode. V. Battaglia (30.06.2008) Références Paul Barrett, How Dinosaurs lived. Firecrest Books Ltd 2006 Etudes biomécaniques sur les dinosaures Tyrannosaurus contre Triceratops . Velociraptor contre Tarchia et Protoceratops . Des chercheurs font revivre les dinosaures |