Mamelouk
ou mameluk
Le
mamluk, « celui qui est possédé
», en arabe était un soldat esclave
membre des milices des sultans. En
1250, les mamelouks écrasent l’armée
des croisés de Saint Louis. En 1260, ces
soldats fanatiques repoussent les Mongols, jusqu’à
présent invaincus, en Syrie.
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Qui étaient les mamelouks ? Les
mamelouks sont des enfants qui ont été
achetés pour être préparés
à la guerre. Ces enfants, éduqués
en Egypte, proviennent de Turquie. Les enfants, garçons et filles, ont en moyenne de 10 à 15 ans. A cette époque de troubles provoqués par l’expansion mongole, les marchés aux esclaves sont nombreux et très bien approvisionnés. © Michaud R et S A
partir du moment où ils sont achetés,
les enfants doivent parcourir un long périple
qui les mène jusqu’aux rives du Nil. Ce voyage éprouvant dure plusieurs mois mais cette « marchandise » est bien traitée car elle coûte chère à l’achat et sera revendue avec une bonne marge. A leur arrivée au marché du Caire, les filles sont achetées pour être les futures épouses des mamelouks. Les garçons sont conduits vers les casernes comprenant des écoles militaires. L’éducation militaire des mamelouks Les
garçons vivent entre eux et parlent leur
langue maternelle, le turc. Ils apprennent les
rudiments de l’arabe et on leur donne un
nom arabe qui se rajoute à leur nom turc. Des
théologiens les initient à la foi
musulmane puisqu’ils devront plus tard en
être les fidèles défenseurs. Arme mamelouk Afin d’éviter tout problème de pédérastie, les enseignants, hormis les théologiens, sont tous des eunuques. La formation militaire, très rude, fera d’eux de redoutables combattants à cheval. Un mamelouk cesse d’être un esclave dès qu’il est considéré comme un soldat prêt à se battre. A ce moment là, lors d’une somptueuse cérémonie, le jeune soldat est affranchi, en présence du sultan, et devient un soldat à part entière. La fin des mamelouks Peu à peu, les mamelouks constituent, en Egypte, une aristocratie militaire. Assez bizarrement, ce ne sont pas les enfants des mamelouks qui perpétuent la tradition. En effet, seuls les enfants achetés ailleurs et formés militairement et religieusement peuvent prétendre aux plus hauts postes. Ils
sont auréolés d’une telle
bravoure et d’une telle fidélité
à l’Islam que l’un d’entre
eux deviendra sultan et règnera sur l’Egypte
à partir de 1250. Mameluk. (Peinture de 1810). (DP) On peut sans conteste parler d’idéologie mamelouk qui s’apparente à un certain fanatisme. Les mamelouks étaient les grands vainqueurs des terribles Mongols. Pourtant, ils sont finalement défaits en 1517 par les troupes ottomanes, et, parmi celles-ci, par les « nouvelles milices » : les yeni tcheri (yeni çeri en turc) qui sont devenus en français les « janissaires ». Le
plus paradoxale, c’est que les janissaires
ont une histoire analogue à celle des mamelouks.
En effet, ces milices sont composées d’enfants
chrétiens enlevés dans les Balkans. Les janissaires (miniature du XVIIIe siècle, Istanbul, musée de Topkapi) Devenus trop puissants et freinant l’évolution des réformes nécessaires, l’institution des janissaires a été dissoute dans un bain de sang en 1826. Après 1517, les mamelouks se rallièrent aux Ottomans et leurs beys jouirent d’une autonomie accrue aux XVIIe et XVIIIe s. Plusieurs centaines de mamelouks se retrouvèrent au service de Napoléon Ier. Les mamelouks de la Garde impériale appartenaient à un corps spécial créé par Napoléon Ier en 1804 et rattaché aux chasseurs à cheval de la Garde. La charge des Mameluks en 1808 par Francisco de Goya. (DP) Chef
d’un contingent albanais de l’armée
ottomane envoyée en Égypte contre
Bonaparte, Méhémet Ali (Muhammad
Ali) s’empara du pouvoir et se fit reconnaître
wali d’Égypte par la Porte en 1805. V.Battaglia (17.04.2007) Références principales L'Histoire du Monde. Larousse 1994 |