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Macaque de Barbarie

Le macaque de Barbarie ou Magot (Macaca sylvanus) est le seul primate, avec l’homme, à s’être installé en Europe. Les plus grandes populations vivent en Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie.
Une petite communauté survit actuellement sur le rocher de Gibraltar, territoire britannique, à l’extrémité méridionale de la péninsule Ibérique.
Malgré la protection dont il bénéficie, le macaque de Barbarie est menacé d’extinction à cause de la destruction de son habitat et du commerce illicite à destination de l’Europe.

 

 

Portrait du macaque de Barbarie

Ce  Cercopithèque pèse de 10 à 15 kg. Les mâles sont beaucoup plus grands que les femelles. Le pelage est d’un joli brun gris très soyeux.

Malgré leur taille moyenne, ces macaques possèdent de puissantes mâchoires équipées de longues canines.

Macaque de Barbarie

Le macaque de Barbarie fait partie de la même sous-famille que le babouin. © dinosoria.com

Actifs le jour, les magots ne sont pas des singes arboricoles bien qu’ils puissent passer du temps dans les arbres pour y trouver leur nourriture.

Le macaque de Barbarie est omnivore. Il ne nourrit de végétaux, de fruits, de racines et d’invertébrés. Son menu dépend de la saison et de l’habitat.
Par exemple, en automne, les chenilles et autres invertébrés constituent l’alimentation principale, en hiver, les singes fouillent le sol à la recherche de racines tandis qu’au printemps et en été, les fruits et les glands deviennent majoritaires dans le menu.

Jeune macaque de Barbarie

Jeune macaque de Barbarie. © dinosoria.com

Le magot évolue dans les biotopes forestiers d’Algérie et du Maroc. Au Maroc, on le trouve essentiellement dans le Moyen Atlas ; quelques populations subsistent dans le Haut Atlas. Il s’est bien adapté à des températures froides.
En hiver, sa fourrure devient beaucoup plus épaisse. Sa queue, quasiment absente, est une autre adaptation au froid ainsi que la réduction de la longueur des doigts.

Macaque de Barbarie à Gibraltar

Macaque de Barbarie à Gibraltar. © dinosoria.com

Le macaque berbère vit environ 20 ans dans son environnement naturel et jusqu’à environ 30 ans en captivité.

Mode de vie et communication

Les macaques de Barbarie vivent en troupe dont l’importance varie beaucoup en fonction des ressources. Certains groupes peuvent atteindre une cinquantaine d’individus.

Macaques de Barbarie qui font la sieste

Petite sieste pour ces macaques de Barbarie. © dinosoria.com

La vie sociale du groupe est hiérarchisée. Les mâles dominants sont ceux qui assurent principalement la reproduction mais également la protection du groupe.

A Gibraltar, l’observation de la petite communauté d’environ 200 macaques permet d’en apprendre beaucoup sur la complexité des relations.

Au sein de cette petite troupe, la survie passe par l’union du groupe et la communication. Les macaques ont donc élaboré un langage. Ils ont trois manières principales de communiquer :

  • Les expressions faciales
  • La présentation des nouveau-nés
  • Le toilettage

Macaque de Barbarie mâle

Macaque de Barbarie mâle. © dinosoria.com

Les mimiques des adultes sont souvent silencieuses. Ce sont surtout des grimaces expressives, des mouvements des lèvres et des grincements de dents. Ces mimiques indiquent l’humeur du moment : « Laisse-moi tranquille ! », « N’approche pas ! » ou « Sois le bienvenu ! »

Macaque de Barbarie

Le macaque de Barbarie est omnivore. © dinosoria.com

Le moyen de communication le plus riche reste la présentation des nouveau-nés. C’est d'une importance capitale dans la vie des macaques. Cette présentation permet de calmer les tensions au sein du groupe ou de marquer les liens de domination entre individus. Mais surtout, elle rassure en rappelant que chacun fait partie du clan.

Les jeunes sans enfant sont tenus à l’écart de ce rituel ce qui les rend d’ailleurs assez jaloux.

Femelle macaque et son bébé

Femelle macaque et son bébé. © dinosoria.com

Les femelles entretiennent de forts liens d’amitié  dès l’adolescence. Dès qu’elles deviennent mères, les amies deviennent encore plus complices. Les bébés sont cajolés et auscultés par les mères durant de longues heures.

Grâce à cette forte cohésion du groupe, la survie est renforcée. le clan peut notamment repousser les prédateurs. A Gibraltar, le principal ennemi est le rapace. Les mâles dominants surveillent en permanence le rocher. Ils savent que les rapaces ne rateront pas une occasion de s’emparer d’un bébé laissé sans surveillance.
Au Maroc et en Algérie, les principaux prédateurs sont surtout, à part l’homme, les chacals et les renards.

Macaque de Barbarie

Les macaques de Barbarie vivent en clan soudé. © dinosoria.com

Le toilettage est une des activités centrales de la vie quotidienne. Le terme « épouillage » est très réducteur. En réalité, il s’agit d’un véritable rituel. C’est en général un dominé qui toilette un dominant. C’est l’occasion d’entretenir une relation de confiance et d’amitié.
Et puis, comment se débarrasser d’un parasite qui vous pique le dos ou une autre partie du corps inaccessible  ?

Toilettage entre macaques

Toilettage entre macaques. © dinosoria.com

Normalement, les mâles quittent leur clan initial pour assurer leur descendance dans d’autres clans alors que les femelles restent toute leur vie dans leur groupe familial.
L’absence de mouvements des individus à Gibraltar est spécifique à cette petite communauté très isolée.
Le macaque de Barbarie a peut-être été introduit par l’homme à Gibraltar il y a plusieurs siècles  mais cette implantation volontaire n‘a pas encore été prouvée.

Toilettage entre macaques de Barbarie

Le toilettage est un véritable rituel de communication. © dinosoria.com

Il est intéressant de souligner qu’une petite colonie de macaques a vécu en Allemagne au 18e siècle avant d’être exterminée par l’homme.

Reproduction

Les femelles choisissent librement leurs multiples partenaires au sein du groupe. Les mâles dominants sont en principe prioritaires mais tous les mâles peuvent s’accoupler.
Ces derniers ne sont donc jamais certains de leur paternité et dans le doute, ils se montrent attentifs avec les nouveau-nés.

Bébé macaque

Le bébé macaque est entouré de mille soins. © dinosoria.com

Les femelles ne mettent en général qu’un seul petit au monde après une gestation de 165 jours en moyenne.
Les nouveau-nés, qui pèsent moins de 500 g, sont sevrés au bout d’un an. Ils passent les premiers mois de leur existence accrochés à la fourrure de leur mère.

Bébé macaque accroché à sa mère

Bébé macaque accroché à sa mère. © dinosoria.com

La maturité sexuelle intervient entre 2,5 ans et 4 ans pour les femelles ; entre 4,5 et 7 ans pour les mâles.
Une femelle peut avoir un petit tous les deux ans. Cependant, actuellement, on constate une baisse de la natalité due essentiellement au déclin des populations.

Femelle macaque et son bébé

Les liens entre la mère et son bébé sont très forts. © dinosoria.com

Les clans deviennent de plus en plus éclatés et la migration des mâles d’un groupe à l’autre s’effectue d’autant moins bien.

Le macaque de Barbarie et l’homme

La population globale qui vit à l’état sauvage n’est pas connue avec précision mais les estimations la situent entre 17 000 et 20 000 individus. Ce qui est certain, c’est que la population a régressé d’au moins 50%  depuis les années 1970.

Macaque de Barbarie

Les populations de macaques de Barbarie sont en fort déclin. © dinosoria.com

Le faible taux de renouvellement des populations augmente le risque d’extinction de l’espèce. L’homme est directement responsable de ce déclin.
La première cause est le braconnage et le prélèvement excessif de jeunes. Ces derniers sont exhibés sur des marchés marocains et vendus à des touristes. Les autorités marocaines répriment sévèrement ce trafic mais ne peuvent malheureusement pas totalement l'empêcher.
Ces "touristes" repartent et franchissent illégalement les frontières avec un bébé à destination de la France, de l’Espagne et de la Belgique essentiellement.

Bébé macaque berbère

Chaque bébé arraché à sa mère met en péril toute l'espèce. © dinosoria.com

Attention, n’oubliez jamais qu’un primate devient souvent agressif à l’âge adulte et d’autant plus qu’il n’évolue pas dans son environnement naturel.
Actuellement, la plupart de ces jeunes sont abandonnés au bout de quelques années et les refuges n’arrivent plus à accueillir tous ces macaques.

L’autre cause du déclin est bien évidemment la destruction de l’habitat.

Macaque de Barbarie

La plus forte population de macaque berbère se trouve au Maroc. © dinosoria.com

En Algérie, les macaques de Barbarie sont protégés dans des parcs nationaux.

Sur le rocher de Gibraltar, la colonie bénéficie d’une haute protection. Gibraltar  se compose d’un rocher calcaire haut de 423 m, long de 4,5 km et large au maximum de 1,2 km, qui domine la ville et se rattache au continent par une plaine de sable basse et marécageuse.

Les Anglais s’emparèrent de Gibraltar pendant la guerre de la Succession d’Espagne en 1704.
C’est aujourd’hui une base aéronavale, contrôlant l’entrée de la Méditerranée. Mais, le territoire de Gibraltar est toujours revendiqué par l’Espagne.

Macaca sylvanus

Macaca sylvanus est le gardien de Gibraltar. © dinosoria.com

Une légende raconte que cette colonie anglaise retournera à l’Espagne si les singes disparaissent. Le gouvernement britannique emploie donc à temps plein des militaires qui sont chargés de leur alimentation et de leur protection.

Le macaque de Barbarie est classé comme espèce vulnérable.

Classification : Primates . Cercopithecidae. Cercopithecinae

V. Battaglia (11.10.2009)

Babouin . Macaque rhésus

Références

Cercopithecidae. Collection Marshall Cavendish, 1994
Encyclopédie Larousse des Animaux 2006. Les Macaques p.113

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