Dossier: Front populaire
Biographie de Léon Blum
Homme politique et écrivain français (Paris 1872 — Jouy-en-Josas 1950).
Léon Blum est reçu en 1890, à dix-huit ans, vingt-troisième de sa promotion à l’École normale supérieure. Après deux échecs consécutifs à la licence ès lettres, il se spécialise dans le droit public et, à vingt-trois ans, est reçu au concours du Conseil d’État : il y entre comme auditeur.
La littérature occupe ses loisirs.
L’affaire Dreyfus l’amène à la politique active. Il est ardemment dreyfusard. Une conversation avec Lucien Herr le conduit au socialisme ; il rejoint alors les intellectuels socialistes qui travaillent à réaliser l’unité et collabore à l’Humanité de Jean Jaurès.
La mort de Jean Jaurès et le début des hostilités en 1914 jettent Léon Blum de nouveau dans l’action. Il devient chef de cabinet du ministre socialiste des Travaux publics, Marcel Sembat, et le demeure jusqu’en décembre 1916.
À une heure où l’unité socialiste semble menacée, on le pousse en avant pour qu’il joue un rôle de conciliateur. En avril 1919, Léon Blum rapporte devant le congrès le programme d’action que la S.F.I.O. présente aux électeurs. Le 16 novembre 1919, il est, de justesse, élu député de Paris.
À la tête de l’opposition, il préconise la nationalisation des chemins de fer et combat l’occupation de la Ruhr.
Il est le chef du parti socialiste après le congrès de Tours en 1920.
En 1933, il condamne avec vigueur les thèses néo-socialistes, qui, selon sa propre expression, l’épouvantent.
Il préside deux gouvernements du Front populaire : 1936-1937 et 1938
À l’Assemblée nationale de Vichy (juillet 1940), il est l’un des quatre-vingts parlementaires qui refusent de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Arrêté le 15 septembre 1940, il est interné successivement à Chazeron (deux mois) et à Bourassol (une année).
Un « conseil de justice politique », constitué par le gouvernement de Vichy, le condamne, le 16 octobre 1941, à la détention dans une prison militaire (fort du Portalet). En février 1942, il est traduit, avec plusieurs inculpés, devant la Cour de Riom sous l’accusation d’avoir trahi les devoirs de sa charge. Sa défense se révèle si efficace que le gouvernement suspend les débats (11 avril 1942). C’est pendant ces mois de détention qu’il rédige son livre « À l’échelle humaine », où il expose sa conception humaniste du socialisme.
Après l’occupation, par les armées allemandes, de la zone sud, il est déporté successivement à Dachau, à Buchenwald et dans le Haut-Adige, ou il est libéré, en mai 1945, par une armée américaine venant d’Italie.
Revenu en France, il s’installe dans une semi-retraite. Par des articles dans le Populaire, il exerce une influence que certains contestent ; par ses interventions dans les congrès, il précise les conditions nécessaires pour qu’il soit possible d’envisager l’unité avec les communistes.
En décembre 1946, Léon Blum constitue un gouvernement socialiste homogène dont la mission est de mettre en place les institutions de la IVe République ; pour lutter contre l’inflation, il décide une baisse autoritaire des prix.
Après la démission du gouvernement Ramadier (novembre 1947), Vincent Auriol, devenu président de la République, le charge de former un gouvernement, qui, selon toute vraisemblance, va se trouver devant une vague de grèves. Mais, le 22 novembre 1947, au lieu des 309 voix nécessaires, Léon Blum n’en recueille que 300.
Il est encore, en août 1949, vice-président du Conseil dans l’éphémère ministère André Marie, mais il meurt subitement le 30 mars 1950.
V.Battaglia (27.04.2006)
Source
Encyclopédie Larousse 2005