Hittites Hattousa, en Anatolie, était l’imposante capitale des Hittites. A l’origine, les Hittites étaient des bergers et des guerriers nomades indo-européens. Au IIIe millénaire avant notre ère, ils quittèrent les steppes de Russie pour venir s’installer en Anatolie, au Moyen Orient. Selon la Genèse, les Hittites sont l’une des tribus qui peuplaient la Palestine lorsque le peuple Juif retourna en Terre promise. Leur nom revient souvent dans l’Ancien Testament. Les rois juifs David et Salomon prirent pour épouses des Hittites. Le terme « hittite » vient de Hatti, nom que portait, au IIIe millénaire, le bassin de l’Halys, son peuple et la langue qu’il parlait. Note: L'Anatolie est la Péninsule occidentale de l'Asie, appelée également Asie Mineure. Le nom « Anatolie » est employé aujourd'hui en Turquie pour désigner tout le territoire asiatique de la République (y compris Arménie et Kurdistan), et est utilisé par les archéologues qui étudient les premières civilisations de cette région. |
Vers 6500 avant notre ère, les premiers agriculteurs et éleveurs d’Anatolie commencent à se sédentariser. La population hittite s’est formée par la fusion des indigènes (qui lui ont donné leur nom, Hatti) et de nouveaux venus à langue indo-européenne, dont l’origine (peut-être des Nésites venus par le Caucase) et la date d’arrivée en Anatolie centrale restent méconnues et qui adoptent la civilisation de leurs hôtes. Carte empire Hittite (Source wikipedia) Légende: Apogée de l'empire hittite (1300 avant notre ère) est indiquée en orange. Influence sur l’empire d’ Egypte en vert. Importance de l’empire sous Hantili I (vers 1590 avant notre ère) est indiquée en rouge. Le nouveau peuple, les Hittites, ou Hatti, est attesté pour la première fois dans les « tablettes de Cappadoce », archives des marchands assyriens installés en Anatolie centrale depuis la fin du XXe s. avant notre ère. Il est alors divisé en cités-États, dont les rois se disputeront longtemps la prédominance.
Les Hittites commencent à se fédérer. Sous Labarna Ier, un roi mal connu, le royaume est encore limité. Cependant, ce roi semble avoir joui d’une certaine renommée auprès de ses successeurs qui porteront symboliquement son nom comme un titre : les « Labarna ». Ruines d'Hattousa, la capitale des Hittites. By Willis Monroe Hattousili Ier lutte contre le plus puissant de ces États syriens, le Yamhad (dont la capitale est à Alep), qui est détruit par son successeur, Moursili Ier (vers 1600 avant notre ère) ; ce dernier, également vainqueur des Hourrites qui occupent les confins de l’Anatolie et de la Mésopotamie, va même, dans un raid sans lendemain, surprendre Babylone, où il met fin à la dynastie amorrite (1595 avant notre ère). Moursili Ier domine un empire qui s’étend de la mer Noire à la Méditerranée. Mais Moursili Ier est assassiné peu après, et ce drame est le premier d’une série de crimes commis par des ambitieux, princes ou époux de princesses, au détriment de rois, qui sont souvent déconsidérés par leurs défaites.
Les conquêtes sont fabuleuses mais l’empire est fragile. Il y a de nombreuses guerres civiles sanglantes ainsi que des rebellions des peuples conquis. Les luttes intestines pour la succession empêchent de faire face aux harcèlements du peuple barbare des Kaska (ou Gasga), ni de contenir les provinces qui se soulèvent. L’empire connaît un recul notoire de sa puissance. Le déclin est momentanément enrayé durant le règne de Télibinou (fin du XVIe s. avant notre ère).
Parallèlement, en haute Mésopotamie, les royaumes hourrites et sémitiques s’unissent. Ils constituent un empire menaçant aux portes du pays des Hatti : Le Mitanni. Télibinou a essayé d’imposer une nouvelle loi de succession héréditaire pour mettre fin aux prétentions de la noblesse. Taureau en bronze et électrum découvert dans une tombe royale hittite (Musée d'Ankara). By Levork . Licence Ses successeurs qui ne sont pas tous connus ne semblent pas avoir été assez forts pour s’opposer aux invasions de l’empire du Mitanni. Au XVe s. avant notre ère, le Hatti est complètement éclipsé par cet empire. Après 1450 avant notre ère, le trône de Hattousa passe à une nouvelle dynastie. Les premiers souverains ne sont pas plus chanceux que leurs prédécesseurs et sous Toudhaliya III, le Hatti, trahi par les petits États fédérés, de toutes parts envahi par ses voisins anatoliens, semble sur le point de succomber.
Le royaume est alors sauvé par un prince : Souppilouliouma Ier (vers 1380-vers 1345 avant notre ère). La plus grande partie de l’Anatolie est reprise et les prétentions du Mitanni sont brisées. Les possessions syriennes du pharaon d’Egypte sont confiées à des princes hittites. Le sanctuaire de Yazilikaya était bâti à 2 km d'Hattousa. Les hommes gravèrent dans la roche des représentations de dieux et de rois. By Travelling Runes C’est à cette époque que la reine d’Égypte, veuve de Toutankhamon, ne voulant pas épouser un de ses « serviteurs » égyptiens, demande au souverain de Hattousa de lui envoyer un de ses fils pour mari (vers 1352 avant notre ère) ; mais le prince hittite est assassiné avant d’atteindre son but, et les heurts entre l’Égypte et le Hatti dégénèrent en une série de guerres qui vont s’étaler sur trois quarts de siècle. Après la mort de Souppilouliouma Ier, c’est la révolte générale des États. Son fils Moursili II (vers 1344-vers 1310 avant notre ère.) parvient à rétablir la situation. Moursili II, se consacre essentiellement à la lutte contre les Égyptiens et, en 1299 avant notre ère, les Hittites et leurs alliés surprennent l’armée de Ramsès II près de Qadesh. C’est un échec que le grand pharaon ne parviendra pas à réparer complètement. Le sanctuaire de Yazilikaya. By Travelling Runes Pendant ce temps, une nouvelle puissance, l’Assyrie, profite de la disparition du Mitanni pour menacer l’empire Hittite.
Le règne de Souppilouliouma II (vers 1210-vers 1191 avant notre ère) est mal connu ; il vient de reconquérir Alashiya lorsque se produit la catastrophe, qui n’est connue que par une allusion des textes égyptiens et par le niveau de destruction à Hattousa et dans les autres villes hittites. Une seconde vague de Peuples de la mer, venus des îles de la Méditerranée et d’Anatolie, fait brusquement disparaître cet État (vers 1191 avant notre ère), avant de s’attaquer à la Syrie et à l’Égypte. De nombreux Hittites fuirent vers le sud, où ils fondèrent quelques cités. Mais, les royaumes néohittites disparurent définitivement au VIIIe siècle avant notre ère sous les coups des Assyriens. V. Battaglia (13.11.2008) Références et Crédit photographique Les Hittites. L’histoire du Monde N°6.Larousse. 1993 Toutes les photos, sauf autre licence mentionnée, sont sous Licence creative commons Attribution paternité Share Alike 3.0 unported |