Hilotes
La civilisation grecque n’a
pas échappé à l’esclavage.
C’était une règle fondamentale
des sociétés antiques. |
Fondée par les Doriens dans le Péloponnèse,
Sparte, appelée aussi Lacédémone, a mis en
place des institutions très singulières.
Les historiens ne savent pas précisément comment
la catégorie des hilotes est née. A cette époque,
les esclaves étaient souvent des ennemis battus. D’autres historiens pensent au contraire que cette catégorie était issue du même groupe ethnique que les Lacédémoniens. En principe, les esclaves antiques appartenaient à des familles. A Sparte, les hilotes sont la propriété de l’Etat. C’est lui qui les répartit en fonction des besoins et notamment aux travaux des champs. Les hilotes ne peuvent être vendus et leur condition est héréditaire.
Les hilotes servaient de contre modèle aux jeunes Spartiates. Par exemple, lors des repas communautaires (syssities), des hilotes étaient enivrés afin de montrer aux jeunes les méfaits de l’ébriété. Un Spartiate montre un hilote ivre à son fils (peinture de Sabbate, Paris, Ecole des Beaux-Arts) Une pratique bien plus inhumaine, appelée crypteia, faisait
partie de l’éducation des jeunes. Il s’agissait
d’une vraie partie de chasse où le gibier n’était
autre qu’un hilote. Les jeunes pouvaient par la même occasion prouver leur force et leur intelligence en égorgeant tous les hilotes, surtout les plus robustes, qu’ils trouvaient sur leur chemin.
En 464 avant notre ère, les hilotes profitent d’un
tremblement de terre particulièrement violent pour se révolter. Les survivants se réfugient dans des cités voisines pour les rallier à leur cause. Malheureusement pour eux, les phalanges spartiates très expérimentées finissent par remporter la victoire. Soldats poursuivant des hilotes (détail d'un sarcophage, musée du Vatican) Les derniers hilotes s’installent sur le mont Ithôme,
en Messénie. Cette montagne est imprenable. Après
plusieurs essais infructueux, les Spartiates font appels aux forces
athéniennes. Cependant, cet héroïsme a permit aux générations futures de comprendre que la Grèce n’était pas le modèle de civilisation si souvent montrée en exemple. V.Battaglia (04.2005) |