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Hilotes

La civilisation grecque n’a pas échappé à l’esclavage. C’était une règle fondamentale des sociétés antiques.
Cependant, à Sparte, les esclaves baptisés hilotes, vivaient dans des conditions particulièrement effroyables.

Sparte : la guerrière

Fondée par les Doriens dans le Péloponnèse, Sparte, appelée aussi Lacédémone, a mis en place des institutions très singulières.
Cernée par des peuples ennemis qui convoitent son territoire, la ville s’est très tôt organisée en une société militaire.
Tous les enfants étaient enrôlés très jeune dans l’armée. Les tâches subalternes comme l’agriculture ou le commerce, étaient confiées à une catégorie sociale qui n’avait aucun droit de cité.
En effet, à Sparte, il existait deux catégories d’individus méprisés par les spartiates :

  • Les périèques : hommes libres soumis aux spartiates qui étaient artisans ou commerçants
  • Les hilotes : esclaves auxquels il incombait les travaux ingrats

Naissance des hilotes

Les historiens ne savent pas précisément comment la catégorie des hilotes est née. A cette époque, les esclaves étaient souvent des ennemis battus.
On pense que les hilotes étaient les descendants de ces populations primitives battues lors de l’invasion dorienne.

D’autres historiens pensent au contraire que cette catégorie était issue du même groupe ethnique que les Lacédémoniens.

En principe, les esclaves antiques appartenaient à des familles. A Sparte, les hilotes sont la propriété de l’Etat. C’est lui qui les répartit en fonction des besoins et notamment aux travaux des champs.

Les hilotes ne peuvent être vendus et leur condition est héréditaire.

Des conditions de vie effroyables

Les hilotes servaient de contre modèle aux jeunes Spartiates. Par exemple, lors des repas communautaires (syssities), des hilotes étaient enivrés afin de montrer aux jeunes les méfaits de l’ébriété.

Un Spartiate montre un hilote ivre à son fils (peinture de Sabbate, Paris, Ecole des Beaux-Arts)

Une pratique bien plus inhumaine, appelée crypteia, faisait partie de l’éducation des jeunes. Il s’agissait d’une vraie partie de chasse où le gibier n’était autre qu’un hilote.
L’esclave était lâché dans la campagne et les futurs guerriers avaient pour missions de le débusquer avec le doit de l’égorger.

Les jeunes pouvaient par la même occasion prouver leur force et leur intelligence en égorgeant tous les hilotes, surtout les plus robustes, qu’ils trouvaient sur leur chemin.

La révolte des hilotes

En 464 avant notre ère, les hilotes profitent d’un tremblement de terre particulièrement violent pour se révolter.
Profitant de la panique générale, ils s’insurgent. Mais, cette révolte est rapidement matée dans le sang.

Les survivants se réfugient dans des cités voisines pour les rallier à leur cause. Malheureusement pour eux, les phalanges spartiates très expérimentées finissent par remporter la victoire.

Soldats poursuivant des hilotes (détail d'un sarcophage, musée du Vatican)

Les derniers hilotes s’installent sur le mont Ithôme, en Messénie. Cette montagne est imprenable. Après plusieurs essais infructueux, les Spartiates font appels aux forces athéniennes.
Le siège dure plusieurs semaines et finit par venir à bout de la résistance hilote. Les hilotes meurent au combat ou sont exécutés.

Cependant, cet héroïsme a permit aux générations futures de comprendre que la Grèce n’était pas le modèle de civilisation si souvent montrée en exemple.

V.Battaglia (04.2005)

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