Hattousa Hattousa, située en Anatolie, était la capitale des Hittites. Implantée dans une sorte de cirque immense ponctué de petites collines, Hattousa était protégée par 6 km de fortifications. Cette ville de montagne, actuelle Bogâzköy en Turquie, était à l’image de la puissance hittite. Ce peuple guerrier qui a fait trembler Ramsès II a pourtant accordé à la femme une place importante ce qui en fait une exception au sein des royautés orientales.
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Les Hittites ont utilisé des monolithes gigantesques et ont su se servir du relief pour édifier les murailles de leur capitale. A l’intérieur d’un réseau de fortifications épousant magistralement le relief, des zones d’habitat, des forteresses voisinent avec les temples. Les ruines d'Hattousa. By Travelling Runes Bâtie sur un piton rocheux, la maison royale est isolée du reste de la ville par de fortes murailles garnies de tours. Un édifice renferme les archives. Dominant la ville, les temples sont constitués de plusieurs salles. Les maisons étaient séparées par des jardins. Beaucoup d’entre elles étaient construites en briques crues ou en terre, puis blanchies à la chaux ou crépies. Ces abris précaires étaient faciles à rebâtir et répondaient aux besoins d’une population vivant dans un pays où les tremblements de terre sont fréquents. Vestiges d'Hattousa. By Willis Monroe Seuls les bâtiments religieux étaient construits en pierre. Cinq sanctuaires ont été mis au jour. Chaque temple était consacré à un dieu ou une déesse. Le temple le plus important était consacré à Tarhunt, le dieu des orages, et à son épouse, Arinnitti, la déesse soleil, patronne du roi et de l’empire. L’ameublement variait selon le niveau social. Les plus pauvres se contentaient d’une natte pour dormir et d’un brasero en terre cuite pour cuisiner et se chauffer. La classe aisée disposait de sièges en bois, de tables et de lits. Dans le cellier, de grandes jarres permettaient de stocker les céréales, l’huile et les autres denrées. Hattousa possédait deux portes monumentales: la porte des Lions et la porte Royale. By Travelling Runes Le vin était réservé aux plus riches. Des marchés se tenaient à proximité des portes de la ville. Le prix des marchandises était fixé légalement à partir d’un étalon, le sicle d’argent de 8,4 g.
Les Hittites étaient bien sûr des guerriers. L’instrument essentiel de leur force militaire était le char tiré par deux chevaux et monté par trois hommes : un conducteur, un archer et un défenseur muni d’un bouclier. Dans la capitale, on pouvait assister à des défilés de soldats montés sur des chars. Les Hittites appréciaient la chasse. Les jeunes, armés d’arc et d’épieux, chassaient le lièvre, le sanglier ou le cerf avec des meutes de chiens. Fortifications d'Hattousa. By Travelling Runes Dans les rues, des jongleurs, des équilibristes et des montreurs d’ours constituaient un spectacle quotidien. Les Hittites utilisaient l’alphabet cunéiforme. Les scribes rédigeaient des textes sur des tablettes dans toutes les langues de l’empire. On a mis au jour, à Hattousa, de nombreux documents qui nous renseignent sur l’organisation administrative et sur la vie quotidienne. Le sanctuaire de Yazilikaya était bâti à 2 km d'Hattousa. Les hommes gravèrent dans la roche des représentations de dieux et de rois. By Travelling Runes Le roi gouvernait avec un conseil, le pankus, qui disposait de pouvoirs judiciaires. Les Hittites se divisaient en deux classes :
Les hommes libres s’organisaient selon une hiérarchie au sommet de laquelle se trouvaient les prêtres et les nobles. Les esclaves étaient des serfs attachés à la terre. Ils avaient cependant le droit de posséder de la terre et des biens mobiliers. En cas de mariage, leur propriétaire ne pouvait les séparer de leur famille, ni s’emparer de leurs biens. Jarres de stockage des denrées découvertes à Hattousa. By Willis Monroe Libre ou esclave, chacun vivait dans sa propre demeure. Les Hittites ont ajouté à leur panthéon d’origine celui des populations soumises. Ils vénéraient de très nombreux dieux. Si les Hittites ont réussi à soumettre les peuples voisins, ils n’ont jamais pu contrer la colère divine. V. Battaglia (13.11.2008) Références et Crédit photographique Les Hittites. L’histoire du Monde N°6.Larousse. 1993 Toutes les photos, au moment de la mise en ligne de ce dossier, sont sous Licence creative commons Attribution paternité Share Alike 3.0 unported |