Ganvié. Lac Nokoué Invasion de la jacinthe d’eau au Bénin Ganvié, au Bénin, est la plus importante cité lacustre d’Afrique. Située sur le lac Nokoué, la Venise africaine est envahie par une jacinthe d’eau d’origine amazonienne. Le Bénin est un petit état d’Afrique occidentale baigné au sud par l’océan Atlantique. Étiré sur 670 km, le Bénin se présente comme une étroite bande de terre s'élargissant légèrement au nord. La façade atlantique (125 km) est bordée de cordons littoraux isolant de vastes plans d’eau lagunaires ou lacustres. Ce pays est fragmenté en une mosaïque d'ethnies. Les Toffin sont l’une des nombreuses ethnies. Leurs ancêtres se réfugièrent à Ganvié pour échapper aux chasseurs d’esclaves à Cotonou. |
Une jacinthe d’eau meurtrière Originaire d’Amazonie, l’Eichhornia crassipes est une jacinthe aquatique. Elle a été observée au Bénin dès 1977 et a touché le lac Nokoué dans les années 1980. Eichhornia crassipes. Une jacinthe aquatique d'Amazonie. By Fniel Elle a probablement été rejetée dans un cours d’eau par un aquariophile totalement inconscient. D’une remarquable beauté avec son cœur jaune et ses pétales mauves, cette plante bloque les pirogues, prive d’oxygène les poissons et augmente les risques de bilharziose et de malaria. La vie à Ganvié Large d’environ 150 km, le lac Nokoué est séparé du golfe de Guinée par une étroite bande de terre régulièrement inondée par l’océan. Ganvié vue du ciel. By Hugo La vie des Toffin est rythmée par les crues. La pirogue est l’unique moyen de locomotion que vous vouliez aller au dispensaire, à l’école ou au bar. Vie quotidienne à Ganvié. By Chillum La crue a lieu de septembre à décembre, juste après la saison des pluies. Elle triple les zones inondables et fertilise la vallée. Les tempêtes peuvent alors balayer les maisons sur pilotis. Maisons sur pilotis de Ganvié. By Fniel Mais dès que la saison sèche arrive, les Toffin peuvent subvenir à leurs besoins grâce à l’acadja, la pêche traditionnelle. Acadja, la pêche traditionnelle. By Chillum Les Toffin y pêchent une à deux fois par an les poissons. Ces enclos sous-marins fournissent la plus grande partie des protéines à ces populations. La lutte contre la jacinthe d’eau Les Toffin doivent depuis plus de 20 ans lutter contre cet ennemi. Sans prédateurs locaux, elle prolifère très rapidement. By Ferdinand Reus Eichhornia crassipes est devenue un véritable fléau tant humain qu’écologique. La faune aquatique meurt, privée d’oxygène. Les escargots, vecteurs de la bilharziose, prolifèrent. Il faut rajouter à ce triste tableau la prolifération des moustiques porteurs de la malaria qui s’épanouissent sur les plans d’eau recouverts de jacinthes. La jacinthe d'eau envahi chaque centimètre. By Moi of Ra Les Toffin l’ont surnommé « wédouma », la plante que les poissons ne mangent pas. Pour se débarrasser de ce fléau, les pêcheurs essayent d’arracher cette plante, ce qui fait plus de mal que de bien. By Ferdinand Reus Des biologistes combattent cette plante en introduisant des prédateurs. Il s’agit d’insectes originaires d’Amérique du Sud : deux charançons et une mite. Malheureusement, ce combat est très lent. Il l’est d’autant plus que la population ne croit pas que des insectes puissent tuer cette plante. By Luis Carlos Cobo Cette lutte biologique est un formidable défi et surtout une priorité absolue. En effet, le désastre sanitaire est bien réel. V.Battaglia (27.02.2008) Crédit photographique Toutes les photos, sauf mention contraire, étaient sous Licence creative commons Attribution-Non Commercial-No Derivs 3.0 Unported au moment de la mise en ligne de ce dossier et proviennent du site FlickR |