Fou de Bassan Excellent plongeur, le fou de Bassan (Morus bassanus) est capable, dans un piqué quasi vertical, de se jeter sur sa proie et de disparaître dans une spectaculaire gerbe d’eau. Classification : Classe: Aves. Ordre: Pelecaniformes. Famille: Sulidae
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Portrait du fou de Bassan C’est un oiseau marin facilement identifiable. L’ensemble du corps est blanc avec l’extrémité des ailes noire. La tête et le cou sont teintés de jaune. Fou de Bassan (Morus bassanus). © dinosoria.com Le bec de l’adulte est gris clair bleuté tandis qu’il est brun foncé chez le jeune. Les pattes gris-noir sont palmées. Mâles et femelles possèdent le même plumage. Par contre, les juvéniles sont brun foncé tachetés de blanc. Le long bec effilé des fous de Bassan sert à happer les poissons. © dinosoria.com La longueur varie de 87 à 100 cm pour un poids de 2,3 à 3,6 kg. Le juvénile est plus lourd que l’adulte et son poids peut dépasser 4 kg. Chant : Chant guttural mais en général, le fou de Bassan est silencieux. Migration et observation du fou de Bassan La répartition est nord-américaine et nord-européenne. En dehors de la période de nidification, on l’observe au-dessus des océans. Le fou de Bassan vit dans le nord de l’hémisphère Nord en été et descend vers le sud en hiver. Colonie de fous de Bassan en Bretagne. © dinosoria.com En Europe, cet oiseau niche sur les côtes d’Islande, d’Ecosse, sur les îles anglo-normandes, en France (Bretagne principalement) et en Norvège. Des colonies vivent à Terre-Neuve. La colonie la plus importante du monde niche sur l'Île Bonaventure, en Gaspésie, au Québec. Elle bénéficie ce faisant d'un espace protégé car l'île entière fait partie d'un parc national. Ce léger maquillage noir donne un air très élégant au fou de Bassan. © dinosoria.com Les migrations commencent dès septembre. Les fous migrent le long des côtes africaines jusqu’au Sénégal et au bord de la Méditerranée. En France, on peut observer le fou de Bassan sur l’île de Rouzic, en Bretagne, dans l’archipel des Sept-Îles. Le fou de Bassan est un excellent voilier. © dinosoria.com Les premiers nicheurs sont arrivés en 1939 et depuis, la colonie s’est largement implantée. Cette colonie compte environ 15 000 couples qui parcourent 300 km chaque jour pour se nourrir au large d’Ouessant. Quelques couples se sont également implantés dans la région de Marseille. Mode de vie Le fou de Bassan est un oiseau pélagique qui vit le plus souvent en haute mer. Il s’installe sur les côtes pour nidifier. Il affectionne les zones rocheuses et les falaises sur lesquelles de vastes colonies s’installent. Cet oiseau pénètre rarement dans les terres. Ces quelques individus observés loin des côtes se sont égarés à cause des vents violents d’une tempête. Les couples sont unis pour la vie. © dinosoria.com Les jeunes sont de grands voyageurs mais en vieillissant, les migrations sont plus courtes. Le fou de Bassan se nourrit exclusivement de poissons, jusqu’à 700 g par jour. Pour capturer ses proies, il utilise une méthode spectaculaire. Il plane à plusieurs dizaines de mètres et quand il repère une proie, il plonge à la verticale, les ailes à demi repliées. Son vol puissant et très rapide lui permet de happer le poisson en faisant gicler une gerbe d’écume à plusieurs mètres de haut. Ce fou de Bassan rapporte des végétaux pour le nid. © dinosoria.com C’est un excellent voilier qui peut planer pendant des heures. Par contre, à l’envol et à l’atterrissage, il est plutôt maladroit. Reproduction Les couples se forment pour la vie vers 5 ou 6 ans, c’est-à-dire à la maturité sexuelle. Les deux partenaires peuvent espérer une longévité d’environ 20 ans. Le couple installe son nid sur une falaise au milieu de la vaste colonie. Le domaine vital de chaque couple est très réduit. Querelles de voisinnage entre deux fous de Bassan. © dinosoria.com Le couple transporte des algues, un peu de terre et des plumes afin que la femelle puisse pondre un unique œuf blanc bleuté, entre avril et mai. L’œuf est couvé en alternance avec le mâle. Chaque fois que l’un des deux doit partir pêcher, le changement est effectué avec beaucoup de précaution car les prédateurs sont à l’affût. Le goéland argenté qui fréquente également l’archipel des Sept-Îles n’hésitera pas, en cas d’inattention, à s’emparer de l’œuf ou de l’oisillon. La femelle pond un oeuf unique. © dinosoria.com L’incubation dure 40 à 46 jours. A l’éclosion, le petit est couvert d’un épais duvet blanc qui se transformera en livrée brune. Les parents nourrissent leur petit avec des poissons qu’ils régurgitent. L’oisillon est nourrit jour et nuit. De ce fait, le petit grossit très vite et en une dizaine de jours, atteint le poids respectable de 4,5 kg. Ses réserves lui seront indispensables quand il devra se nourrir seul. L'oisillon ressemble à une grosse peluche. © dinosoria.com Vers l’âge de 3 mois, le jeune quitte le nid mais il ne sait pas encore voler. Il débute donc sa vie d’oiseau marin en tombant du haut de la falaise et en nageant. Il lui faudra apprendre dans les 2 semaines qui viennent à voler et à pêcher. Le fou de Bassan est protégé sur son aire de répartition européenne. © dinosoria.com Jusqu’à leur maturité sexuelle, les jeunes vivent seuls et voyagent. Puis, ils trouvent une ou un partenaire et s’installent au sein d’une colonie. Conservation Le fou de Bassan est protégé en vertu de l’annexe II de la Convention de Berne. En France, il est inscrit comme espèce fragile sur la Liste Orange nationale des oiseaux nicheurs et hivernants. C'est pendant la nidification que le fou de Bassan est le plus vulnérable. © dinosoria.com Comme la plupart des oiseaux marins, le fou de Bassan a payé un lourd tribu aux accidents pétroliers comme ceux de l’Erika ou du Prestige. L’espèce bénéficie d’une protection sur l’ensemble de son aire de répartition européenne. Il bénéficie également d'une protection au Canada et notamment au Québec. V. Battaglia (27.09.2009) Contribution: Serge Brouillette Références Peter Harrison, Seabirds of the World. Princeton University Press 1996 < Oiseaux |