Mururoa.
Conséquences des essais nucléaires
français
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En février 1960, une bombe A d’une puissance de 60
à 70 Kt est testée dans le Sahara algérien. Après l’indépendance de l’Algérie,
le gouvernement algérien proteste en 1963 contre ces essais
nucléaires. En août 1963, un accord entre les Etats-Unis, l’URSS et l’Angleterre est signé à Moscou interdisant les essais nucléaires. La France refuse de signer cet accord.
Mururoa n’est pas choisi au hasard. Cet atoll, situé
à 18 000 km de Paris, est officiellement éloigné
de toute présence humaine. Atoll de Mururoa On ne peut pas parler de méconnaissance du problème.
En effet, plusieurs mois avant le premier tir nucléaire,
un rapport classé secret défense faisait état
des risques encourus par cette population. Les autorités françaises savaient donc que cette petite population était particulièrement fragilisée du fait du nombre important de vieillards et de femmes enceintes ou en âge de procréer.
L’atoll de Mururoa n’est pas le seul concerné
par ces essais. 14 tests ont également été
effectués à Fangataufa. Tureia se situait donc bien dans une zone à haut risque. Pourtant, la population n’a pas été déplacée. Au contraire, chaque tir constituait un spectacle que ces gens
admiraient sur la plage sans se douter que chaque « feu d’artifice
» était une bombe mortelle à retardement. Le gouvernement français n’a pris des mesures de prévention qu’une seule fois en 8 ans. Les habitants ont été évacués en 1968 lors du premier tir thermonucléaire sans qu’aucune explication ne leur soit fournie. Les rapports établis par les médecins militaires sur l’état de santé de la population n’ont jamais été divulgués. Pourtant, selon les chiffres officiels, 3 500 personnes ont été exposées à des accidents d'irradiation pendant les tirs de 1966 à 1974. Malgré ces chiffres alarmants, aucun suivi médical n’a été sérieusement effectué. Les essais nucléaires souterrains ont débuté à partir de 1974. En 1995, Jacques Chirac a autorisé l’armée à effectuer les huit derniers essais à Mururoa. C’est en janvier 1996, qu’il a annoncé sa décision d’arrêter les essais nucléaires. Les tirs étaient commandés de ce bunker. C'est le seul bâtiment qui subsiste sur Mururoa La dénucléarisation du Pacifique Sud a été promulguée en mars 1996 suite à la signature du traité de Rarotonga.
Le 28 septembre 1983, François Mitterrand a annoncé
que la France invitait des scientifiques étrangers à
visiter ses centres d’expérimentation nucléaire. On ne peut remettre en doute la sincérité de ces scientifiques. Par contre, on peut se demander si leur étude ne pêche pas par ignorance de certains éléments. Explosion nucléaire souterraine effectuée sous le lagon de l'atoll de Mururoa. La surface du lagon se couvre d'écume sous l'impact Il est vrai que plus de 2 000 prélèvements ont été effectués chaque année sur la flore et la faune afin de surveiller la radioactivité. Officiellement, il n’y a jamais eu le moindre problème. Nous verrons que d’autres rapports sont beaucoup plus alarmistes.
Etant donné l’absence de suivi médical, il
est difficile de dresser un bilan exact des maladies et des décès
directement liés aux irradiations. Malgré les statistiques de ce chercheur, les autorités
françaises défendent le rapport de l’Agence
internationale de l’énergie atomique. On peut se demander si ce rapport est objectif. D’autant
plus qu’en juin 2005, le tribunal de Brest a accordé
à Michel Cariou, officier de marine à la retraite,
une pension d’invalidité. Quel gouvernement français aura le courage de lancer une enquête sur les effets des essais nucléaires sur la population Polynésienne ?
Enfin, après tant d’années pendant lesquelles les gouvernements français ont réfuté toute responsabilité concernant les effets des essais nucléaires, un aveu officiel a été publié. Hervé Morin, ministre de la Défense a déclaré : » Notre pays devait se mettre en paix avec lui-même. » Bien sûr, pour toutes les victimes, cette indemnité ne remplacera jamais ce qu’ils ont perdu, mais au moins, la France a cessé de nier ses actes en se basant sur de soi-disant rapports d’experts affirmant que ces essais n’avaient eu aucune conséquence sur les techniciens et la population. V.B (26.08.2005). M.à.J 04.2009 Documentaire sur les essais nucléaires français Ne ratez pas le documentaire dans l’émission Thalassa le 9 septembre 2005 sur France 3 à 20h55. Ce documentaire présente l’enquête menée par Sophie Bontemps ainsi que ses conclusions sur ce dossier plutôt « gênant » pour la France. Pour en savoir plus sur le Net Site sur les essais nucléaires français < Histoire |