La superfamille des dauphins d’eau douce comprend cinq espèces. Le dauphin de l’Amazone ou dauphin rose (Inia geoffrensis) est le plus grand dauphin d’eau douce.
Tous ces dauphins ont en commun un long bec effilé et un sonar très performant qui compense leur vue limitée.
Le dauphin de Chine (Lipotes vexillifer) a été officiellement déclaré comme espèce éteinte en août 2007. Quelques individus survivraient cependant.
La superfamille des dauphins d’eau douce
Cette superfamille s’appelle les Planistoïdes (Platanistidae).
Elle comprend cinq espèces réparties en quatre familles
:
La famille des Iniidés qui ne compte qu’une seule
espèce, le dauphin de l’Amazone
La famille des Lipotidés avec une seule espèce, le
dauphin de Chine
La famille des Platanistidés qui compte deux espèces,
le plataniste du Gange et le dauphin de l’indus
La famille des Pontoporiidés avec une espèce, le dauphin
de la Plata
On a donc :
Deux espèces en Amérique du Sud :
Le dauphin de l’Amazone et le dauphin de la Plata.
Trois espèces en Asie :
Le dauphin de Chine, le dauphin de l’Indus et le dauphin du
Gange
Les cinq espèces ont de nombreux points communs
:
Un très long rostre armé de petites dents
De larges nageoires pectorales très flexibles
Une grande souplesse de la colonne vertébrale due à
l’absence de vertèbres cervicales soudées
Les dauphins d’eau douce, sauf le dauphin de la Plata, vivent
uniquement dans les eaux boueuses des fleuves amazoniens, extrême-orientaux
et indiens.
Les périodes pluvieuses ajoutent à leur territoire
d’immenses zones inondées.
Dans ce milieu opaque, leur vue n’est pas vraiment
utile et la plupart sont aveugles.
Pour se diriger et chasser leurs proies, ils ont développé
un système d’écholocation encore plus performant
que celui des dauphins océaniques.
Le dauphin de Chine évolue
dans des eaux très boueuses
Les dauphins de cette superfamille sont les plus primitifs car
ils ont conservé certains traits de leurs lointains ancêtres
terrestres.
Contrairement aux dauphins océaniques qui vivent en groupes,
les dauphins d’eau douce mènent une vie plutôt
solitaire.
Le dauphin de l’Amazone
Ce dauphin (Inia geoffrensis) peut atteindre 2,80 m de long pour un poids de 160 Kg
à 180 kg ce qui en fait le plus grand dauphin d’eau douce.
Il possède des mâchoires uniques chez les cétacés.
En effet, ses mâchoires sont dotées de dents différenciées
: petites et coniques à l’avant, plates à l’arrière.
Cette caractéristique lui permet de broyer les poissons cuirassés
aux écailles très épaisses comme les poissons-chats
et les piranhas.
De plus, il possède des vibrisses semblables à celles
du chat, ce qui est plutôt surprenant pour un dauphin.
Sa tête, surmontée d’un melon proéminent,
pivote à 90°. Elle a la particularité de s’articuler
autour d’un cou bien plus souple que celui des autres cétacés.
Cette souplesse provient du fait que seules ses deux premières
vertèbres sont soudées.
Son corps ne possède pas de nageoires dorsales. En remplacement,
il porte une crête en triangle.
Il existe deux espèces :
Inia boliviensis en Bolivie (Amazone)
Inia geoffrensi avec deux sous-espèces, I. g. geoffrensis dans le bassin versant de l’Amazone et I. g. humboldtiana dans le bassin de l’Orénoque
A la saison sèche, quand le niveau des fleuves est au plus
bas, cela pose d’importants problèmes à ce dauphin,
principalement aux jeunes qui manquent d’expérience.
Ils risquent de se retrouver pris au piège dans des nappes
d’eau stagnantes.
Le Dauphin de Chine
Quand ce dossier a été rédigé en 2004, le dauphin de Chine (Lipotes vexillifer) était une espèce en grand danger d'extinction mais les scientifiques pensaient qu'il existait encore une petite population.
Malheureusement, aujourd'hui, l'espèce a été officiellement déclarée comme éteinte. C'était le seul membre de son genre.
L'Académie chinoise des sciences a annoncé officiellement la disparition du dauphin de Chine en août 2007. Cependant, un individu a été photographié le même mois. Cela ne remet pas en cause l'extinction de l'espèce car quelques survivants ne pourront pas assurer la pérénité de l'espèce.
Les Chinois l’appellent « baiji » en référence
à son petit aileron dorsal triangulaire de couleur claire.
Pendant 2 000 ans, les Chinois l’appelaient « ji »
puis l’adjectif « bai » (blanc) a été
rajouté pour le différencier d’un autre cétacé
qui vit lui aussi dans le Yang-tseu-kiang.
Ce dauphin mesure entre 1,40 m et 2,50 m de long pour un poids
de 100 à 160 kg.
Son bec est légèrement spatulé et peut atteindre
58 cm de long. Il est adapté pour attraper des carpes ou
des crabes.
Ce dauphin était protégé depuis 1975. Malheureusement, la population a été décimée par les filets de pêche,
la pollution et le trafic maritime.
Concernant les autres dauphins d'eau douce, un projet de construction d'une réserve naturelle en Chine est en cours.
Une réserve naturelle va être construite dans les régions
riveraines du lac Poyang, le plus grand lac d'eau douce chinois.
La réserve devrait s'étendre de l'embouchure du lac
Poyang à la région de Laoyemiao, occupant une surface
totale de 6 803 hectares.
Le marsouin de Cuvier (Neophocaena phocaenoides) est un petit cétacé figurant sur la liste des animaux rares placés sous la protection d'Etat en Chine.
La pollution environnementale et des changements écologiques
affectant l'état des eaux ont fait baisser aujourd'hui la population de ces marsouins à environ 300.
Le plataniste du Gange
Egalement appelé dauphin du Gange (Platanista gangetica), ce cétacé
est baptisé localement « susu » car en surface,
il souffle en faisant « suss ».
On en retrouve la trace dans de nombreux textes sacrés en
Inde.
Il est presque aveugle. Ses yeux ne possèdent pas de cristallin
mais on sait qu’ils peuvent distinguer la lumière de
l’obscurité.
Son sonar est extrêmement puissant pour compenser cet handicap.
Pourchasser les mollusques, les poissons-chats et les silures,
il pratique la « nage indienne ». Il se couche sur le
flanc droit et sa queue s’agite de haut en bas tandis que
sa nageoire ratisse la vase pour débusquer les proies.
Il vit dans le Gange et le Brahmapoutre en Inde et au Bangladesh,
également dans le Meghna et le Karnaphuli au Bangladesh.
L’autre espèce de la famille des platanistes est le
dauphin de l’Indus dont le nom scientifique est Platanista
minor.
Le dauphin de la Plata
Son autre nom est franciscain (Pontoporia blainvillei). Ce dauphin pratique des incursions
en eau douce mais vit de préférence en mer, dans les
eaux côtières peu profondes.
On ne peut donc pas le considérer comme un dauphin «
pur » d’eau douce.