Ouragan Katrina Catastrophe de la Nouvelle-Orléans Un mois après la catastrophe qui a touché la Nouvelle-Orléans, le bilan est très lourd. Le cyclone Katrina a dévasté le sud des Etats-Unis le 29 août 2005 et le pire c’est produit dans le delta du Mississippi. Ce n’est pas l’ouragan
par lui-même qui a causé le plus
de dégâts mais le tsunami qui a déferlé
sur la ville et a fait céder les digues. |
Scénario d’une catastrophe Le 29 août, l’ouragan Katrina est annoncé. La
Nouvelle-Orléans est en état d’alerte. Le cyclone
de force 4 passe et l’on croit que la catastrophe a été
évitée. Vue aérienne de la Nouvelle-Orléans inondée le 2/09/2005. By Ross Mayfield . (CC BY-NC-ND 3.0) Soumis à une gigantesque pression, les murs cèdent en quatre points. Au niveau de la 17e rue, la digue de béton est éventrée sur 80 m de long et 8 m de haut. Le lac Pontchartrain peut se déverser dans cette énorme cuvette. La ville est littéralement engloutie sous des tonnes d’eau. Cette vague géante a immergé sous plus d’un mètre d’eau la quasi-totalité des quartiers les plus défavorisés. 12/09/2005. Library of Congress A quelques kilomètres de la Nouvelle-Orléans, la côte du Mississippi se trouve dans l’œil du cyclone. Les vents atteignent 300 km/h. Cet enfer va durer près de 16 heures. L'ouragan Katrina, passé au niveau 5 avant de redescendre au niveau 4 juste avant de frapper la Louisiane, le Mississippi et l'Alabama, a soulevé le niveau du golfe du Mexique de neuf mètres à certains endroits, laissant La Nouvelle-Orléans sous six mètres d'eau et noyant du coup 160 000 maisons. Plus de 80 % de la ville ont été inondés. Photo prise avec un téléphone mobile. By au Tiger 01 . (CC BY-NC-ND 3.0) Alors que les eaux submergent la ville, les pilleurs se mettent
en action. L’armée, appelée tardivement, ne porte pas
secours aux 300 000 survivants qui n’ont pas eu les moyens
de quitter la ville. Retour à l’état sauvage La catastrophe de la Nouvelle-Orléans montre à quel
point le vernis qui a fait de l’homme un être «
civilisé » est fragile. Les boutiques de vêtement et de matériel électronique
sont systématiquement dévalisées et l’on
peut voir en direct des gens, de l’eau jusqu’aux hanches,
transporter des piles d’objets hétéroclites. By Key Expert . (CC BY-NC-ND 3.0) Les gangs ne sont pas les seuls à se laisser tenter. Les
ménagères et les adolescents ne résistent pas
à la tentation. C’est au Convention Center que l’on assiste à
un véritable déchaînement de violence. 20 000
réfugiés y sont entassés dans des conditions
d’hygiène déplorable. Les gangs rivaux s’y
affrontent au milieu des familles qui, elles aussi armées,
attendent qu’on les évacue. Les survivants ne font même plus attention aux cadavres qui gisent ou flottent autour d’eux. Des hommes sont abattus, d’autres tabassés et nul ne semble réagir à ce retour à la bestialité.
Les survivants s’habituent à vivre dans cette eau polluée par les cadavres et les ordures. Que fait la première puissance mondiale face à ce désarroi ? La face sombre de l’Amérique Il a fallu attendre deux jours pour que les autorités réalisent
que 20 000 personnes attendaient des secours au Convention Center. Les directives des autorités avant la catastrophe étaient : »Faites le plein, prenez de l’eau, des provisions et des médicaments et suivez tel chemin pour quitter la ville ». By Tide Water Muse . Library of Congress 30% de la population sont pourtant restés. La raison en
est simple : ce sont des Noirs qui ne possèdent pas de véhicule. La notion de « prise en charge » des plus démunis ne semble pas exister aux Etats-Unis. On sait aujourd’hui que cette catastrophe aurait pu être évitée. G.Bush a dit après le désastre : »Jamais personne n’avait imaginé que les digues pouvaient rompre ». Or, depuis 50 ans, tous les rapports soulignaient que les digues ne résisteraient pas à un ouragan de force 4. En 2002, un article a été publié dans The Times Picayune : »Les infrastructures sont gravement déficientes. Si les travaux de renforcement ne sont pas rapidement effectués, la catastrophe se produira à coup sûr ». Photo satellite de Katrina. NOAA Le National Geographic a publié en 2004 un article reprenant presque point par point le désastre qui s’est finalement produit. Bill Clinton avait pris très au sérieux cette menace. Il avait proposé une réfection générale du système de protection, évaluée à environ 15 milliards de dollars à l’époque. Le Congrès avait écarté ce projet trop onéreux. Quand Bush a été élu, il a réduit les
budgets et sur les 30 milliards de dollars demandés, il en
a accordé 3,9 millions. Photo prise avec un téléphone mobile. By au Tiger 01 . (CC BY-NC-ND 3.0) Non seulement cette administration n’a rien fait mais en
plus elle a coupé les crédits nécessaires. « Une grande partie de ces gens qui sont ici étaient de toute façon des déshérités, alors cela leur convient très bien ! », commentaire de Barbara Bush alors que le Texas tente d’accueillir des centaines de milliers de sans-abri. « Les habitants sont responsables de ce qui leur arrive. Le maire leur avait ordonné de quitter la ville », commentaire de Michaël Brown, responsable de l’Agence pour les situations d’urgence. Public Domain. Suggested credit: DOD/USN via pingnews.com L’eau sera pompée bien sûr. D’après
les experts, cela prendra 80 jours. À l'heure actuelle, la
surface noyée est d'environ 60 % en raison du fonctionnement
d'une trentaine de pompes sur les 148 potentiellement en marche. Face à ce désastre, je ne peux m’empêcher de me demander comment l’humanité réagirait face à une catastrophe planétaire. Les animaux savent bien que seule l’union permet de survivre. Mais l’homme l’a-t-il compris ? V.Battaglia (27.09.2005) Camille. Cyclone de 1969 (comparaison avec Katrina) . La Nouvelle-Orléans |