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Effets de l'ail sur la fécondité

Dès l'âge de bronze, la prédominance de l'homme sur la femme apparait. Elle va se développer chez les Grecs et les Romains.
En parallèle, les dieux masculins prennent le pas sur les déesses Mères. Cependant, les rites de fécondité perdurent jusqu'au début du 20e siècle, car la femme se doit de donner une descendance à son époux.
Pendant longtemps, la naissance est restée un grand mystère.
L'homme méconnaissait totalement son rôle dans le processus de procréation.
Seule la femme avait le pouvoir de donner la vie sans que l'on comprenne comment un tel miracle était possible.
La naissance était donc entourée de mythes et surtout de nombreuses superstitions.

L'ail a joué un rôle non négligeable dans ces superstitions.

Dès la plus haute Antiquité, l'ail, originaire d'Asie centrale, passait pour magique.
Avant que la médecine fournisse toutes les réponses, la stérilité était obligatoirement imputée à la femme.
Elle seule était tenue pour responsable.

Dans l'Égypte antique, l'ail permettait de savoir si une femme était fertile. Hippocrate de Cos (vers 460 av. J.-C - vers 370 av. J.-C), est considéré comme le « père de la médecine ». Il est également le premier médecin à avoir rejeté les superstitions ou interventions divines pour expliquer les maladies.
Mais, il partageait cette croyance. Émile Littré (1801-1881), rapporte la recette dans sa traduction des Œuvres d'Hippocrate.

« Gousse d'ail ; la nettoyer, en ôter les peaux, l'appliquer en pessaire (dans le vagin) et voir le lendemain si la femme sent par la bouche. Si elle ne sent pas, elle concevra, sinon non. »

C'était un excellent moyen pour que les hommes puissent répudier leur femme en cas de stérilité.

Les Égyptiens avaient d'ailleurs promu l'ail au rang de dieu, tant ils croyaient en ses pouvoirs pour protéger des maladies. Son illustration apparaît sur la pyramide de Gizeh.

Pouvoir enfanter est devenu pour la femme un enjeu primordial, car incontournable pour gagner sa place au sein du couple, de la communauté et de la société.

Comme on peut le constater, la naissance, qui aurait dû rester un acte d'amour et un désir partagé par deux personnes, s'est rapidement transformée pour beaucoup de femmes en obligation pour survivre.

Si l'ail, durant la Grèce antique, était censé posséder des vertus pour la fécondité, on lui octroyait également des pouvoirs pour que les femmes conservent leur chasteté.

Lors des Thesmophories et des Scirophories, les femmes mangeaient de l'ail afin de faciliter la chasteté, imposée durant ces fêtes.
Les Thesmophories étaient une fête qui se déroulait en l'honneur de Déméter, la déesse de l'agriculture. Les Scirophories se déroulaient à Athènes au début de l'été, en l’honneur de Déméter et d'Athéna.

V. Battaglia (29.07.2013)

 

Sources principales

Hippocrate. L'art de la médecine : Serment, Ancienne médecine, Art, Airs, eaux, lieux, Maladie sacrée, Nature de l'homme, Pronostic, Aphorismes. Flammarion 1999
Eloïse Mozzani. Le livre des superstitions. Robert Laffont. 1995
Émile LITTRÉ. Site de l'Académie française