Quand la Chine s’éveille enfin
Depuis maintenant longtemps, l’Asie est régulièrement montrée du doigt pour ces pratiques bestiales vis-à-vis des animaux.
Tandis que le Japon continue à massacrer sans vergogne tout ce qui respire sous l’eau, la Chine et le Vietnam viennent de prendre quelques bonnes résolutions.
A partir de maintenant, il n’est plus à la mode de manger du chien en Chine et l’exploitation de la bile des ours est également interdite dans plusieurs provinces chinoises.
Interdiction d’exploiter la bile des ours
En Asie, des milliers d’ours sont retenus captifs afin d’exploiter leur bile. Mis en cage, les ours endurent les pires conditions pendant 5 ou 6 ans (froid, infections, maladies, cages exiguës) pour être finalement tués.
Le Japon, le Vietnam et la Corée pratiquent cet élevage, mais la Chine est leader incontesté de ce marché.
Dans les années 1990, il existait 480 fermes spécialisées dans ce type d’exploitation en Chine.
Aujourd’hui, ce chiffre est tombé à 68.
Les autorités chinoises ont enfin décidé d’arrêter ce massacre totalement inutile. En effet, la bile des ours n’est en aucun cas un remède améliorant la virilité ou pouvant soigner des maladies du cœur et du foie.
D’autres gouvernements ont également réagi et notamment au Vietnam.
L’ours à collier ou ours de l’Himalaya (Ursus thibetanus) est la principale victime de ce trafic. (crédit photo)
Cette exploitation honteuse est aujourd’hui interdite dans une vingtaine de provinces chinoises et ces animaux y sont protégés. Les autorités et l’Animals Asia Foundation font la chasse aux braconniers et aux paysans qui continueraient l’extraction de bile.
L’association a déjà obtenu plusieurs succès. Par exemple, elle a sauvé une vingtaine d’ours enfermés dans des conditions d’insalubrité indescriptibles dans une ferme au Vietnam.
En attendant une interdiction ferme sur tout le territoire chinois, on peut conserver l’espoir que les ours vivront bientôt en paix dans ce pays.
Interdiction de manger du chien
Pour la plupart des Occidentaux, le chien ou le chat n’est pas comestible. Ce n’est pas le cas en Asie où des milliers de chiens et de chats sont, chaque année, tués pour être mangés.
La fourrure des chiens est utilisée pour confectionner notamment des cols de manteaux.
Manger du cheval ou de l’agneau ne me semble pas personnellement plus « moral ». Je vais me faire l’avocate du diable mais je souligne le fait que le vrai problème ne se situe pas au niveau de l’espèce mangée mais plutôt de la manière dont l’animal est abattu.
Et dans ce domaine, l’Europe et l’Amérique du Nord n’ont aucune leçon de morale à donner à l’Asie.
Pour ceux qui seraient dubitatifs, je les invite à lire les dossiers consacrés à l’élevage industriel.
Concernant cet abattage de chiens et de chats, l’opinion publique a surtout réagi sur les pratiques « inhumaines » d’abattage.
Ces animaux étaient littéralement torturés et écorchés vivants.
La Chine est le premier pays d’Asie à avoir mis fin à ces atrocités. Il est maintenant interdit de manger du chien ou du chat dans ce pays.
Les contrevenants se voient infliger une amende de 5 000 yuans soit 500 euros ou environ 700 dollars; ce qui représente une véritable fortune pour la plupart des Chinois.
Une peine de prison est également prévue pour les récidivistes.
Cette loi ne fait pas mention de l’exploitation des peaux d’animaux domestiques. Par contre, elle vise à protéger les animaux des mauvais traitements et de tout acte de cruauté.
L'importation et la commercialisation des fourrures de chiens et de chats, ainsi que des produits qui en sont dérivés, sont interdites en Europe. Cependant, cette interdiction est souvent bafouée comme de nombreux contrôles en ont déjà apporté la preuve.
Il est donc à craindre que ce trafic continue. Malgré tout, c’est une démarche très encourageante qui mérite d’être saluée.
V. Battaglia (01.02.2010)
L’ours à collier ou ours de l'Himalaya (Ursus thibetanus)
Liens
Animals Asia Foundation . China to jail people for up to 15 days who eat dog sur chinadaily